Rebelles

Prenez trois personnages qui pourraient être issus d'un film de Delépine et Kervern, trois femmes prolos à qui il arrive ce qu'il ne devait pas arriver. Forcément, leur réaction peut surprendre. Ou pas. Le scénario a du caractère, il n'hésite pas à affronter quelques situations scabreuses, laisse quelques victimes sur le chemin, mais ne fait pas évoluer ses trois personnages, dessinés à la brosse ultra-large, sans beaucoup de nuances. La belle qui n'a pas froid aux yeux a du romantisme sous le capot, ça crève les yeux dès la première minute et ça ne loupe pas, c'est sur elle que vont reposer les quelques scènes destinées à faire pleurer dans les chaumières (ou sur les fauteuils). La moche est lourde et aurait bien voulu échapper à tout ça mais elle assure, au contraire de son mari, bien sûr. L'entre-deux a un cerveau en mode alternatif, elle reste à moitié débile d'un bout à l'autre du récit. Quelques scènes peuvent faire sourire, parfois jaune mais l'ensemble est assez poussif, sans rythme. Les personnages masculins, un père, un fils, un mari, un amant, ne rattrapent rien. De très, très loin, ça ressemble vaguement à du Tarantino, ou du Coen brothers, ou du Ken Loach version comédie, mais au final, ça reste du sous Delépine-Kervern. Rien de transcendant.