Rabbit hole **

John Cameron Mitchell

L'histoire

Huit mois après la disparition de leur fils, Becca et Howie redonnent peu à peu un sens à leur vie. Howie tente de nouvelles expériences tandis que Becca préfère couper les ponts avec une famille trop envahissante. Contre toute attente, elle se rapproche du jeune homme responsable de la mort de leur enfant.

Avec

Nicole Kidman, Aaron Eckhart, Dianne Wiest, Miles Teller, Sandra Oh, Tammy Blanchard

Sorti

le 13 avril 2011

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Justesse cruelle

 

La perte d’un enfant pour des parents, c’est le sujet bouleversant par essence, il peut même être dévastateur, en fonction du traitement et de la façon dont on montre l’absence de remèdes à la douleur.
En fonction de sa propre histoire, le spectateur est plus ou moins touché, plus ou moins sensible aux qualités de mise en scène et de jeux des acteurs (que l’on perçoit si l’on parvient à se détacher du récit, ne serait-ce qu’un peu…), mais l’indifférence face au film serait inhumaine. Dans ce "Rabbit Hole", tout semble parfait, d’une justesse de jeu proprement stupéfiante. Dans les rapports entre les personnages, que ce soient le père et la mère, ou la femme et sa propre mère, ou bien encore l’homme et une autre femme ayant perdu un enfant, tout est montré sans concessions, avec une finesse d’observation presque cruelle. Les situations auxquelles sont confrontés les deux parents sont peut-être attendues, n’échappant pas aux clichés, mais c’est la façon dont elles sont traitées qui provoque l’émotion : pas de pathos, pas de scène fabriquée pour que tout le monde pleure au même moment, simplement une alternance naturelle de découragements, de lassitudes extrêmes, de tentatives pour s’ouvrir à nouveau aux autres et de colères pas toujours contenues. Oui, tout est parfait, absolument maîtrisé, il n’y a rien à reprocher, et c’est bien cette volonté de ne pas en faire un mélo larmoyant qui force l’admiration et crée des émotions propres à chacun. Certains y verront peut-être un soupçon de froideur dans ce refus d’en faire trop. Il n’empêche, de nombreuses images de ce couple défait mais pas détruit restent en mémoire, comme ces deux mains qui se serrent, bien après que tout le monde soit parti, le regard perdu mais pas tout à fait. L’interprétation que l’on en fait est bien différente selon son expérience, c’est le signe d’une grande richesse émotionnelle.

 

 

 

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