Quartier lointain

Sam Garbarski

L'histoire

Thomas, la cinquantaine, père de famille, arrive par hasard dans la ville de son enfance. Pris d’un malaise, il se réveille quarante ans plus tôt, dans son corps d’adolescent. Projeté dans le passé, il va non seulement revivre son premier amour, mais aussi chercher à comprendre les raisons du mystérieux départ de son père.

Avec

Pascal Greggory, Jonathan Zaccaï, Léo Legrand, Alexandra Maria Lara, Laura Martin

Sorti

le 24 novembre 2010

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Loin du chef d’œuvre

Le chef d’œuvre de Taniguchi transposé à l’écran, en l’adaptant pour que l’action ne se passe plus au Japon, mais en France, était-ce une si bonne idée que cela ?
Le postulat de départ, qu’il faut accepter pour plonger dans le récit, est digne d’une histoire fantastique aux limites du ridicule : un homme se retrouve projeté dans son adolescence, en conservant toute sa conscience d’homme adulte…
Dans la bande dessinée, le passage se faisait en douceur, avec une poésie légère, comme si c’était naturel. Le dessin, le découpage, le texte "off", tout était intelligent, on pouvait y croire juste ce qu’il fallait pour adhérer à ce qui allait prolonger ce saut dans le temps. Il n’est pas question d’une aventure scientifique rigolote, comme dans "Retour vers le futur", c’est simplement une rêverie profondément réelle, comme sait si bien le faire Taniguchi qui, au bout du compte, ne donne pas de clés pour expliquer ce qui s’est passé, songe, illumination, voyage dans le temps…
Dans cette adaptation, un des rares mérites est d’avoir gardé cette absence d’explication. Mais la reconstitution des années 60 semble avoir monopolisé toute l’énergie du réalisateur. Les deux parties (avant, puis après son saut dans le temps) où l’on voit le héros adulte (Pascal Greggory, qui a l’air de se demander ce qu’il fait là) n’ont pas de consistance, presque pas de réalité, on y sent un mystère décalé, tout le monde joue un peu faux, les images sont froides et tristes, on ne comprend pas vraiment pourquoi. La projection dans le passé réchauffe l’atmosphère, mais tout est beaucoup trop joli, soigné, alors que dans le même temps, il n’y a pas l’émerveillement ressenti par le héros dans la BD… L’histoire dans le film respecte le récit original, même si les adaptateurs ont été obligés de simplifier, de raccourcir ou de supprimer certains passages.
Une fois de plus, le passage BD cinéma s’accompagne d’une perte de ce quelque chose d’indéfinissable inhérent au 9ème art, toute la part d’imaginaire que le lecteur doit activer, presque de façon inconsciente, pour recréer les images manquantes (tout ce qu’il y a entre les cases, et le hors-cadre). Il faut sans doute, pour que cette perte soit compensée par ce que le cinéma peut apporter, une grande richesse visuelle ou une créativité sans bornes de la part du réalisateur. Ici, on en est loin…

 

 

 

 

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