Quand vient la nuit

C'est du solide, une histoire bien tordue, avec quelques tiroirs et au moins une surprise dans un double fond. Quelques fausses pistes empêchent le récit de ronronner et puis, plus encore que la mise en scène somme toute assez classique, ce sont les acteurs qui donnent un formidable intérêt à cette petite production qui passerait inaperçue sans eux. Gandolfini, dans son dernier rôle, assure sans en faire trop, force tranquille en apparence. Matthias Schoenaerts impose une présence étrange, un peu inquiétante parce que teintée d'une pointe de folie. Noomi Rapace paraît plus mature que dans la série des Millenium, plus marquante quand elle n'use pas d'effets que lors de la dernière partie où un peu de pathos la rend moins intéressante (mais c'est son rôle qui veut ça, c'est un film d'hommes, hélas…) Mais une fois encore, c'est Tom Hardy qui impressionne le plus, avec sa voix inimitable, sa façon traînante de se déplacer, de parler, de penser (en apparence ?). Son personnage, plutôt falot au premier abord, prend beaucoup d'épaisseur et de mystère grâce à son jeu, un vrai bonheur…