On entend parfois, au lointain,
un violoncelle seul, noyé dans le brouillard sonore des voitures,
des portes qui claquent, des frottements des vêtements sur les
micros (…), puis, après une heure et demie qui semble
interminable, sur quelques lumières floues, les parasites s'éteignent,
et enfin le violoncelle est audible (magnifique), et c'est bien là
le seul moment où l'on sent une quelconque émotion.
Faux documentaire, fausse fiction, vrai plantage : le film ne trouve
jamais son identité. Les acteurs sont parfois interviewés
(par le réalisateur lui-même ?), puis font comme si la
caméra n'était plus là et jouent leur personnage.
Le procédé est pour le moins étrange, plutôt
prétentieux (cela fait très original, très cinéma
indépendant radical) mais ne donne aucun sens à ces
témoignages autour de la figure d'un jeune homme mort d'une
overdose. Membres de sa famille et amis (?) défilent, se promènent
en forêt, se vautrent sur des canapés, traînent
leur mal-être sans que l'on sache vraiment pourquoi, et assez
rapidement, ennuient le spectateur. On finit par se moquer complètement
de ce qu'ils disent, et leur attachement au personnage disparu n'étant
visiblement pas leur priorité, l'émotion reste au niveau
zéro.