François Damiens, c’était
le second rôle formidable dans "l’arnacoeur".
Il y était drôle, séduisant dans son emploi d’ours
fondant, nonchalant et brut de pomme. Promotion pour cette vraie-fausse
comédie, il en est l’acteur principal et doit, pour tenir
la durée, tempérer son énergie, faire le doux,
passer pour un homme banal. C’est d’ailleurs ça,
son rôle : un homme banal, qui s’ennuie et se fait marcher
dessus, par ses collègues, sa femme, son beau-père,
et même un peu ses enfants. La description frôle l’acidité
et la mélancolie, mais très vite, le scénario
donne l’occasion à ce personnage, véritable looser,
de faire exploser cette médiocrité. On s’attend
à ce que l’acteur s’en donne à cœur
joie, mais c’est Pascale Arbillot, jouant son épouse,
tout aussi aigrie que lui, qui déclenche le plus de petits
plaisirs. Ce ne sont pas des rires francs, plutôt des sourires
légers qui se baladent sur des chemins hésitants, ici
un parfum de comédie un peu amère, là un air
de polar un peu décalé, plus loin un conflit familial
généralisé un peu destructeur, le tout baigné
dans une ambiance un peu politiquement incorrecte. Mais tous ces "un
peu" ne donnent pas énormément de caractère
à un film qui tente d’imiter parfois quelques comédies
américaines, sans y parvenir vraiment.