Le Procès Goldman *

Cédric Kahn

L'histoire

En avril 1976, débute le deuxième procès de Pierre Goldman, militant d’extrême gauche, condamné en première instance à la réclusion criminelle à perpétuité pour quatre braquages à main armée, dont un ayant entraîné la mort de deux pharmaciennes. Il clame son innocence dans cette dernière affaire et devient en quelques semaines l’icône de la gauche intellectuelle.


Avec

Arieh Worthalter, Arthur Harari, Stéphan Guérin-Tillié, Jeremy Lewin, Nicolas Briançon, Chloé Lecerf

Sorti

le 27 septembre 2023


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Sacré personnage

 

Pierre Goldman, c'est un mythe, une figure de résistant au système capitaliste dominant, un gangster de gauche et donc forcément (un peu) sympathique. Une énorme grande gueule, aussi, qui n'a peur de rien, même pas de la peine de mort, capable de clamer dans un tribunal que toute la police française est raciste, au grand dam de ses avocats… Le film retrace le procès qui se penche sur sa culpabilité présumée dans un double assassinat, que Pierre Goldman réfute fermement. Cédric Kahn a fait des choix forts et radicaux pour sa mise en scène, des cadrages souvent en gros plan, une absence totale de musique et de pathos, un jeu pas tout à fait naturel mais qui rend crédibles les échanges entre l'accusé, les avocats, les juges, les témoins, le jury. Arieh Worthalter a une présence impressionnante, impliqué, dévoré par son personnage. On pourrait aborder le film avec un intérêt limité pour cette affaire, judiciaire et politique, le récit entraine le spectateur et le scotche sur son siège deux heures durant. Au bout du compte, des doutes subsistent, mais ce qui reste, c'est la colère permanente, la révolte à fleur de peau, un être fait de contradictions, éminemment charmeur mais aussi capable d'attirer la détestation. C'est dense, étouffant, drôle parfois, tendu, contrasté. Un sacré film pour un sacré personnage.

 

Vos commentaires pour ce film


Excellent film de procès, très documenté qui se déroule dans le prétoire.
La vie des années 70 entre dans la salle d'assise avec le public, les jurés et la cour.
La police, la justice mais aussi les rapports sociaux de l'époque sont décortiqués avec précision.
Les témoins de La Défense comme de l'accusation apportent un monde qui nous paraît à la fois daté mais aussi parfaitement contemporain.
Nous sommes mis à la place des jurés, la personne jugée est mal aimable, bien que très intelligente, elle a des valeurs et les défend. Pierre Goldman souhaite simplement être reconnu innocent non pas de tous ses crimes mais d'un double meurtre.
Ce film est un chef-d'œuvre du genre il résonne longtemps et interroge.

Isabelle E-C, le 2 octobre 2023

 

 

Nous ne quittons jamais les débats dans la salle du tribunal.
Sans instruments, les silences et les chahuts sont la musique, la mise en scène historique nous situe au cœur des années 70, la réalisation est simple mais soignée, gros plan, arrière-plan, contre-champ, chaque image nous projette dans le procès.
Immergé dans l'univers judiciaire, on découvre un personnage hors du commun, gauchiste perpétuellement révolté et seul contre le monde entier.
Les nombreux acteurs sont bons, Joutes verbales, pouvoir des mots sur fond politique.
Portrait d’une époque, d’un écorché, moment de réflexion où on ne connait jamais la vérité,


Dominique P, le 15 octobre 2023

 

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