La princesse de Montpensier

Bertrand Tavernier

L'histoire

La romance entre le Duc de Guise et Melle de Mézières, contrainte d'épouser le Prince de Montpensier...

Avec

Mélanie Thierry, Lambert Wilson, Grégoire Leprince-Ringuet, Gaspard Ulliel, Raphaël Personnaz, Michel Vuillermoz

Sorti

le 3 novembre 2010

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Sentimentale princesse

 

 

 

 

 

La princesse enflamme les cœurs, ceux qui s’en approchent se consument pour elle… mais qu’est-ce qui fait le charme de la princesse (Mélanie Thierry, qui a grandi mais qui porte en elle toujours le même trouble que lorsqu’elle apparaît au petit matin en tenue légère, dans "Quinze août", c’est déjà ancien mais ceux qui l’ont vue s’en souviennent encore…) ? Est-ce sa poitrine offerte et mise en valeur par les costumes du seizième siècle ? Est-ce sa jeunesse, ou bien sa fausse candeur, sa volonté de s’affranchir du carcan de sa condition ? Jeune femme éprise de liberté, elle évolue dans un monde terriblement balisé qui ne peut convenir à ses aspirations, ses espérances. L’histoire que nous raconte Tavernier (d’après Madame de La Fayette ) se contente de cet univers, elle s’en délecte, même. Les décors, les costumes, le contexte historique des rivalités entre catholiques et huguenots, tout est pain béni pour le charme du film. Tour à tour comédie sentimentale, drame romantique, film de cape et d’épée, l’ensemble est comme un gros gâteau bien crémeux, délectable, écoeurant, sans véritable surprise, classique et jouissif… un bon Tavernier, en somme. Les dialogues paraissent parfois très naturels, parfois théâtraux, et entendre cette langue très écrite dite par de jeunes comédiens est un régal… ou bien un exercice complètement artificiel. De même, les sentiments de la princesse et de ses prétendants, leurs espoirs de vie, leurs actions flamboyantes comme leurs murmures d’amour ont des accents très contemporains ou bien, selon les scènes, semblent dépassés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vos commentaires pour ce film

M'intéressant à l'Histoire, au 16ème siècle en particulier, et aimant de surcroît, en général, les films de Tavernier, je me suis précipité au ciné pour voir ce film. J'y allais même, si on peut dire, les yeux fermés puisque je ne savais de ce film que le réalisateur, l'affiche et le nom de ce personnage qui m'évoquait des intrigues politiques passionnantes.
Mardi soir pluvieux, tout seul dans la salle...
Le film commence tout de suite très fort puisqu'on est jeté au plein milieu des restes d'une bataille, des blessés agonisant. On suit alors un groupe de cavaliers dont le comte de Chabannes joué par Lambert Wilson. (J'ai d'ailleurs eu l'impression pendant tout le film que c'en était lui le vrai personnage principal.)
J'ai été tout de suite happé par l'esthétique de ce que je voyais.Tout est beau dans ce film: les costumes, les acteurs, les paysages, la lumière, les tons! Mais contrairement à d'autres films d'époque, esthétiques, ce film n'est pas statique, contemplatif et silencieux bien au contraire puisqu'il se passe toujours quelque chose. ( On est loin du "Frère du Guerrier" ou de "Rencontre avec le dragon")
On n'en est pourtant pas pour autant au niveau de " La reine Margot" de Chereau par la violence (des sentiments, des meurtres, des scènes d'"amour"...) Je trouve pour ma part ce dosage idéal!
Ensuite, assez vite on comprend l'intrigue qui est en fait amoureuse... J'aurais pu m'en douter à voir l'affiche mais j'ignorais en mon inculture qu'il s'agissait à la base d'une oeuvre de Madame de Lafayette et que donc l'histoire allait être très romancée et donc assez éloignée des faits historiques.
En revanche j'ai apprécié que certains passages reflètent, à mon humble avis, assez bien cette époque et ses réalités: Tout d'abord le fait que bien que le Moyen-Âge fut fini depuis longtemps, la vie des simples gens et la bestialité des guerres n'avaient rien à envier à cette période obscure. Ensuite, la légèreté avec laquelle la jeunesse noble était capable de s'entre-couper la gorge pour des histoires de rien. La personnalité du Duc d'Anjou: le futur Henri III qui enfin pour une fois dans un film ne passe pas pour une folle travestie et excitée mais pour un homme qui aime (aussi) les femmes et qui est très pondéré dans ses choix, décisions et arbitrages, ce qui semble, à en croire les historiens d'aujourd'hui, plutôt le cas.
Pour parler du jeu, je n'en suis pas plus un expert que pour le reste mais j'ai trouvé que tout sonnait parfaitement juste.
La musique (de Philippe Sarde) sans être à mon avis du grand art est vraiment sympa et colle très bien au film et à cette époque puisqu'y est repris et varié avec beaucoup de réussite un motif datant du 16ème siècle appelé "une jeune fillette". (Musique que j'attends d'ailleurs avec impatience sur itunes...)
En conclusion, je dirais qu'une fois passée outre l'idée que j'allais m' apitoyer pendant plus de deux heures sur les malheurs d'une pauvre fille archiriche tiraillée entre la volonté de papa, la bienséance, la bonne volonté d'un mari imposé(mais pas rebutant du tout) et l'amour et le désir ressentis pour un amour de jeunesse (apitoiement quelque peu ridicule) , je me suis laissé entraîner sans m'ennuyer une seule seconde à tel point que lorsque la lumière s'est rallumée, je me sentais frustré que ce soit déjà fini et que l'atmosphère du film m'a suivi plusieurs jours durant.
Sincèrement si j'en avais la possibilité, j'irais le revoir encore une fois ne serait-ce que pour y régaler encore mes yeux qui, si nous vivons chez nous une époque infiniment plus douce, sont tout de même désespérément sevrés de beauté. (Que ne pouvons-nous échanger nos jeans, jogging, sweat-shirt, baskets pour de beaux hauts de chausses bouffants et des pourpoints de velours noir!...)

Adrien B. le 13 novembre 2010

 

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