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Vos
commentaires pour ce film
M'intéressant à l'Histoire,
au 16ème siècle en particulier, et aimant de surcroît,
en général, les films de Tavernier, je me suis précipité
au ciné pour voir ce film. J'y allais même, si on peut dire,
les yeux fermés puisque je ne savais de ce film que le réalisateur,
l'affiche et le nom de ce personnage qui m'évoquait des intrigues
politiques passionnantes.
Mardi soir pluvieux, tout seul dans la salle...
Le film commence tout de suite très fort puisqu'on est jeté
au plein milieu des restes d'une bataille, des blessés agonisant.
On suit alors un groupe de cavaliers dont le comte de Chabannes joué
par Lambert Wilson. (J'ai d'ailleurs eu l'impression pendant tout le film
que c'en était lui le vrai personnage principal.)
J'ai été tout de suite happé par l'esthétique
de ce que je voyais.Tout est beau dans ce film: les costumes, les acteurs,
les paysages, la lumière, les tons! Mais contrairement à
d'autres films d'époque, esthétiques, ce film n'est pas
statique, contemplatif et silencieux bien au contraire puisqu'il se passe
toujours quelque chose. ( On est loin du "Frère du Guerrier"
ou de "Rencontre avec le dragon")
On n'en est pourtant pas pour autant au niveau de " La reine Margot"
de Chereau par la violence (des sentiments, des meurtres, des scènes
d'"amour"...) Je trouve pour ma part ce dosage idéal!
Ensuite, assez vite on comprend l'intrigue qui est en fait amoureuse...
J'aurais pu m'en douter à voir l'affiche mais j'ignorais en mon
inculture qu'il s'agissait à la base d'une oeuvre de Madame de
Lafayette et que donc l'histoire allait être très romancée
et donc assez éloignée des faits historiques.
En revanche j'ai apprécié que certains passages reflètent,
à mon humble avis, assez bien cette époque et ses réalités:
Tout d'abord le fait que bien que le Moyen-Âge fut fini depuis longtemps,
la vie des simples gens et la bestialité des guerres n'avaient
rien à envier à cette période obscure. Ensuite, la
légèreté avec laquelle la jeunesse noble était
capable de s'entre-couper la gorge pour des histoires de rien. La personnalité
du Duc d'Anjou: le futur Henri III qui enfin pour une fois dans un film
ne passe pas pour une folle travestie et excitée mais pour un homme
qui aime (aussi) les femmes et qui est très pondéré
dans ses choix, décisions et arbitrages, ce qui semble, à
en croire les historiens d'aujourd'hui, plutôt le cas.
Pour parler du jeu, je n'en suis pas plus un expert que pour le reste
mais j'ai trouvé que tout sonnait parfaitement juste.
La musique (de Philippe Sarde) sans être à mon avis du grand
art est vraiment sympa et colle très bien au film et à cette
époque puisqu'y est repris et varié avec beaucoup de réussite
un motif datant du 16ème siècle appelé "une
jeune fillette". (Musique que j'attends d'ailleurs avec impatience
sur itunes...)
En conclusion, je dirais qu'une fois passée outre l'idée
que j'allais m' apitoyer pendant plus de deux heures sur les malheurs
d'une pauvre fille archiriche tiraillée entre la volonté
de papa, la bienséance, la bonne volonté d'un mari imposé(mais
pas rebutant du tout) et l'amour et le désir ressentis pour un
amour de jeunesse (apitoiement quelque peu ridicule) , je me suis laissé
entraîner sans m'ennuyer une seule seconde à tel point que
lorsque la lumière s'est rallumée, je me sentais frustré
que ce soit déjà fini et que l'atmosphère du film
m'a suivi plusieurs jours durant.
Sincèrement si j'en avais la possibilité, j'irais le revoir
encore une fois ne serait-ce que pour y régaler encore mes yeux
qui, si nous vivons chez nous une époque infiniment plus douce,
sont tout de même désespérément sevrés
de beauté. (Que ne pouvons-nous échanger nos jeans, jogging,
sweat-shirt, baskets pour de beaux hauts de chausses bouffants et des
pourpoints de velours noir!...)
Adrien B. le 13 novembre 2010
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