Tous les ingrédients sont
là pour réussir un grand et beau film, avec un peu de
pathos mais de temps à autre ça fait tellement de bien
de pleurer au cinéma, même si on a l’impression
de se faire avoir par des effets faciles…
La mère comme dans "Respiro", amoureuse de la vie,
mal acceptée par son entourage parce que trop libre, aimante
pour ses enfants, fantasque, à la lisière de l’inconscience
et de l’inconséquence. Le fils trente ans plus tard,
comme dans bon nombre de comédies plus ou moins dramatiques
et italiennes, mélancolique, ne sachant pas où il habite,
séduisant malgré lui, ayant avec sa mère une
relation plus que compliquée… Et puis la musique, universelle
bien que très italienne et très années 70 ; les
couleurs chaudes, pleines de soleil ; le passage entre les différentes
époques qui se renvoient les impressions, les souvenirs, les
regrets…
On ne comprend pas, avec tout cela bien présent et plutôt
bien filmé, pourquoi la sauce ne prend pas. Les émotions
ne décollent pas, très peu de vibrations dans les zygomatiques,
pas d’humidité lacrymale, rien. La mère finit
par n’être qu’énervante, agaçante,
et ce dans les deux époques. Le fils à force d’indécision
perd beaucoup de sa séduction. Et les autres sont à
la peine, tentant vainement de se faire une place dans un scénario
qui centralise toutes les attentions sur le couple mère-fils.
Rien ne semble vraiment désagréable, mais rien n’est
bouleversant non plus…
