Construit, balisé, plein
de références, hyper structuré, ce film allemand
d'un réalisateur français peine à émouvoir.
Ce n'est d'ailleurs sans doute pas son but. Les quatre personnages
sont des êtres de papier, théoriques, mais qui n'existent
pas vraiment à l'écran. Mâchoires crispées,
discours très écrits, regards appuyés, c'est
probablement ce qu'on appelle "l'expressionisme allemand"…
Rien n'incite à creuser cette forme d'expression. C'est froid,
voire glacial, même l'été au bord d'un lac,
même lors d'une fête d'anniversaire qui se voudrait
torride… On peut sans doute être pris par ce hiératisme
élégant, on peut aussi (c'est mon cas) rester en dehors
et simplement apprécier le scénario qui déroule
une histoire un peu abracadabrante mais qui révèle
quelques surprises, un scénario dont un Almodovar aurait
(peut-être) fait une œuvre passionnée, brûlante,
démesurée…