A l’issue de la projection,
il y a de quoi rester partagé entre deux impressions, celle
d’un fouillis dommageable pour la tenue du récit d’une
part, et celle d’une liberté réjouissante d’autre
part.
Le thème, déjà abordé bien des fois au
cinéma ou ailleurs (les hésitations d’un homme
quelques jours avant son mariage) n’a pas besoin d’une
trame fictionnelle bien cadrée, on peut admettre les chemins
de traverse, et errer dans les variations multiples qui s’offrent
d’elles-mêmes ; il reste qu’à la moitié
du film, cette balade hors normes au pays des doutes et des sentiments
peut fatiguer, voir lasser. On se surprend à penser à
autre chose, à désirer un peu de calme. Toute cette
tension, finalement, n’a pas beaucoup de profondeur…
Mais la forme est tout de même bien séduisante, faisant
fi de tous les clichés et attendus de ce type de récit.
Les acteurs, au diapason de la mise en scène privilégiant
l’ambiance survoltée et les scènes de groupes,
parviennent à faire exister des personnages qui leur ressemblent
ou qui ne différencient pas beaucoup de ceux qu’on leur
a déjà vu jouer. C’est un joyeux bordel, un mélange
foutraque avec une partie des dialogues noyés dans la bande
son, une assemblée d’allumés tous plus déjantés
les uns que les autres, et on a parfois l’impression que le
cameraman et le monteur ne sont pas les moins dingues de la bande.
Au final, on se dit qu’il n’est pas donné à
tout le monde de pouvoir donner vie à une œuvre qui se
tient avec un tel mépris des convenances ; c’est un pari…
à moitié tenu.