Un écrivain en panne d’inspiration
tombe par hasard dans le trou du c… du monde, se retrouve hypnotisé
par une mèche blonde appartenant, c’est dommage, à
une déjà-morte, prétendument suicidée.
Dès lors, l’écrivain se mue en enquêteur
pour éclaircir ce décès qu’il trouve étrange.
Comment peut-on faire vivre une histoire d’amour entre ce faux
héros et un cadavre ? Comment peut-on intéresser des
spectateurs à une enquête "pour de rire", sachant
que cela ne fera pas revivre la belle blonde ?
Au bout du compte, il n’y a pas vraiment de réponses
à ces questions. Le film se traîne, nonchalant, comme
engourdi par le froid (on pense parfois à Fargo, des frères
Coen, mais en tout de même beaucoup moins bien). Tout le monde,
acteurs et metteur en scène, a l’air de s’ennuyer
légèrement, le récit est volontairement décalé,
pariant sur le second degré, une invraisemblance manifeste
et des clins d’œil cinématographiques incessants.
Bien sûr, le fantôme de Marilyn plane sur l’ensemble,
mais on voit aussi apparaître régulièrement des
références incongrues (le tee-shirt d’Elephant,
que vient-il faire là ?) qui achèvent de faire sombrer
le film dans la catégorie pochade.
C’est d’autant plus regrettable que l’idée
de départ n’était pas si mauvaise, avec la description
d’une romance morte au départ (comme amour impossible,
on ne peut pas faire mieux ! (ou pire, c’est selon…)).
Sophie Quinton avait probablement la part de mystère nécessaire
pour se glisser dans ce mythe ressuscité pour de faux, mais
Gérald Hustache-Mathieu l’admire sans doute un peu trop,
n’en faisant pas un véritable personnage. Son film précédent,
"Avril",
avait bien plus de respect pour ses protagonistes, et ne versait pas
dans un deuxième degré rigolard : c’était
un petit miracle, qui ne se renouvelle pas ici, loin de là.