François Ozon court après
l’inspiration qu’il semble avoir perdue depuis (trop)
longtemps. Il adapte ici une pièce de boulevard et donne des
rôles faciles à quelques poids lourds (et pour certains,
très lourds) du cinéma français. Quelques répliques
font sourire (et franchement éclater de rire une partie de
la salle), on perçoit une petite dose d’acidité
sous la couche sucrée ultra épaisse mais qu’est-ce
que c’est laid ! Le contexte est celui des années 70
et on ne peut pas dire que les décorateurs, accessoiristes
et costumiers aient choisi la finesse. Tout est affreux, de la Renault
16 jusqu’aux canapés immondes, en passant par les coiffures
(Judith Godrèche décroche le pompon, elle est à
vomir en réplique de je ne sais quelle actrice de Dallas et
Cie), les tenues de Catherine Deneuve, les lunettes de Luchini…et
même la musique ! Ça a beau être du second degré
(sans doute même plus), tant d’horreurs criardes et qui
rappellent une mode à l’esthétique catastrophique,
c’est trop ! Les acteurs, pour se mettre au diapason de cette
absence d’élégance, en font des tonnes, ils se
vautrent dans la médiocrité, ils pérorent, ils
se pavanent, ils sont pathétiques. Le scénario est prévisible,
tellement prévisible que les quelques petites surprises ne
rendent pas dupes les spectateurs, elles ne sont que des variantes
du tombereau de clichés auxquels on a droit d’un bout
à l’autre d’un récit poussif, faussement
politiquement incorrect. C’est le film barbe à papa :
on croit que ça va être bon, c’est en réalité
très écoeurant, sans caractère et ça disparaît
tout de suite.