Poissonsexe

L'axolotl est un animal très étrange qui peut se reproduire à l'état larvaire, inclassable, fascinant. L'écrivain Cortazar a écrit une nouvelle en 1956, intitulée Axolotl, racontant comment un homme devient un axolotl, et vice versa. A lire et à relire, pour un plaisir sans cesse renouvelé.
Le cinéaste Olivier Babinet a utilisé un axolotl dans son film Poissonsexe, et malgré la présence de Kervern et d'India Hair, c'est l'acteur le plus intéressant du film, lequel déroule un récit lourd de métaphores sur l'extinction des animaux, de l'Humanité et de l'Amour, programme un peu chargé et devant tenir dans le minuscule décor d'une petite ville de bord de mer, aussi gaie qu'un aquarium vide. Sans aucun rythme, doté d'un montage de téléfilm des années 70 et d'une image extra-terne, le film a certes de l'originalité, mais souffre d'un manque de moyens et d'implication. Il flotte comme une impression désagréable d'inachevé, comme si tout cela n'était qu'une esquisse d'un autre film en devenir. Les acteurs jouent mou, la caméra est paresseuse, les décors et les costumes laids à en pleurer. Une larve de film, en quelque sorte. On en revient à l'axolotl.