Ceux qui pensent qu’au Brésil
tout n’est que rythmes trépidants, danses sensuelles
et football peuvent remettre en question ces clichés. Dans
la campagne présentée ici, on s’ennuie ferme,
et la seule fête donnée à voir montre des individus
qu’on pourrait croiser dans n’importe quel balloche ringard
n’importe où en Europe, et qui beuglent des chansons
en ce qui ressemble à de l’allemand, mais il y a peut-être
un mal-entendu ? Il faut bien dire que le récit n’a pratiquement
aucun intérêt, et qu’il est difficile de s’accrocher
aux errements, rêves, hallucinations et autres divagations embrumées
d’un adolescent qui fait la gueule pendant une heure un quart,
et rigole bêtement avec un autre personnage pendant deux fois
cinq minutes, sans que l’on comprenne vraiment pourquoi (enfin,
si, un peu, quelques substances illicites déclenchant l’hilarité).
La mère de l’adolescent semble bien réelle, la
jeune fille et l’homme ayant une vague ressemblance avec Bob
Dylan sont-ils des fantômes ou des chimères issues d’un
délire provoqué par une utilisation exagérée
d’Internet ? Question sans réponse, et d’ailleurs
on s’en moque, le film est probablement très personnel,
le reflet d’une créativité singulière,
mais parfaitement opaque. A l’issue de la projection, hormis
quelques belles images, il ne reste qu’une très nette
impression de vacuité.