C'est l'histoire très
banale d'un adolescent et de sa bande de potes, l'amitié
qui les unit, leurs amours, leurs rêves et leurs désillusions…
ils grandissent, deviennent adultes, parents, se séparent
(ou pas). Chacun y verra une part de sa propre vie, de façon
probablement plus évidente si on était ado dans les
années 90… c'est le temps où les réseaux
sociaux en sont à leurs balbutiements, où les téléphones
portables sont encore rares, où l'apparition d'une nouvelle
console de jeu est un événement… Filmé
de près, de très près, au cœur de l'action
puisque le personnage principal est censé se balader constamment
avec sa caméra à portée de main. Il en résulte
un aspect très spontané, très nature, amusant
ou touchant. Alice Isaaz est vraiment charmante, Noémie Lvovsky
est une fois de plus singulière, elles donnent toutes les
deux de la lumière au récit, souvent empâté
par la lourdeur potache de Max Boublil.
Cette chronique du temps qui passe reste néanmoins une succession
de petites séquences organisées comme un patchwork
qui dessine très vite les personnages mais ne les approfondit
guère. Tout cela reste un peu superficiel, et lorsqu'une
scène sort de l'univers anecdotique et vaguement nostalgique,
elle paraît forcée, fabriquée. Et puis, une
caméra au poing, ça bouge, ça saute, ça
remue dans tous les sens, et il faut avoir le cœur bien accroché
pour supporter sans nausée toute la durée du film.
Gloups.