Le plaisir de chanter *

Ilan Duran Cohen

L'histoire

Agents des services secrets, Muriel et Philippe forment un improbable duo amoureux. Dans leur nouvelle mission, ils sont chargés de mettre la main sur une clé usb cachée par Constance, la veuve d'un trafiquant d'uranium fraîchement assassiné. Cette bourgeoise étrangement ingénue est élève dans un cours de chant lyrique où s'entremêlent d'autres espions aux voix ensorcelantes.

Avec

Marina Foïs, Lorànt Deutsch, Jeanne Balibar, Nathalie Richard, Julien Baumgartner, Caroline Ducey


Sorti

le 26 novembre 2008

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Plaisir partagé


L’histoire n’a pratiquement pas d’intérêt, juste un prétexte pour jouer avec les codes, ceux de la comédie musicale et du film d’espionnage, en tordant le cou aux clichés sur les personnages : les agents secrets sont à peine concernés par leur enquête, les apprentis chanteurs plus préoccupés par leur corps que par leur voix, et pourtant la musique est le véritable décor du film. Même lorsqu’ils ne chantent pas, les timbres des acteurs sonnent comme des instruments, à l’image de leurs personnages. La voix aigrelette, le débit rapide, Lorànt Deutsch s’apparente à une petite flûte, un peu énervant, précis, rattrapant les errances des autres mais assez largement dépassé par la douce exubérance de ses partenaires. Balibar, dans le très aigu ou le très grave, comme un piano parfois désaccordé, parfois sublime, primesautier ou pathétique, jamais vraiment dans la mesure, campe une sorte de veuve joyeuse, fausse idiote, une exaltée légère, déjantée en profondeur… Et Marina Foïs, ah, Marina… Définitivement débarrassée de ses pitreries télévisuelles, voix traînante, toute en sensualité naturellement (au contraire de Balibar, qui semble la jouer constamment), l’émotion toujours en filigrane, même au cœur des dialogues délirants, Marina Foïs est un violoncelle, troublante et drôle, agent secret en quête de maternité et négligeant donc son enquête. Son premier cours de chant, en gros plan, est une véritable petite merveille.
Bien sûr, tout cela n’a absolument rien de vraisemblable, mais l’ensemble est réjouissant, terriblement entraînant, parfois proche des limites du ridicule (et Julien Baumgartner, en sur-jouant le jeune homme très beau et très tourmenté, les franchit allègrement…) toujours surprenant, contrasté, dérangeant, artistiquement incorrect : on sent que le réalisateur n’a pas été bridé par un producteur soucieux de vendre le film pour un prime-time télévisuel.
Petit bonheur !

   


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