Dès la lumière éteinte,
on se retrouve abruptement dans l’univers à la marge
mais chaleureux d’une famille d’artistes de cirque. Pas
de générique, pas d’entrée douce et progressive,
on est le nez dans la tignasse rouge de Patty, qui recherche, pas
vraiment inquiète mais tout de même déterminée,
en l’appelant à travers une cité de banlieue non
identifiée, un certain Hercule. On apprendra peu de temps après
qu’il s’agit juste d’un chien… Entre temps,
la petite Asia aura fait son apparition, deux ans à peine,
et déjà une étonnante présence à
l’écran. Le film est le récit du séjour
de cette "Pivellina" au sein de ce drôle de foyer,
un couple dont rien ne permet de deviner les véritables relations,
et un jeune garçon, neveu (?) du couple. Il ne se passe à
peu près rien et pourtant on ne s’ennuie pas, ou presque…
A l’issue de la projection, quelques questions restent en suspens,
relatives aux intentions du couple de réalisateurs : un docu-fiction
pour exposer l’existence délicate des cirques minuscules
? un "Kid" miniature, mâtiné de quelques échappées
vaguement clownesques, hommage à Chaplin et Fellini ? une tentative
néo-réaliste pour émouvoir autour d’un
personnage on ne peut plus innocent ?
Sans vraiment apporter de réponses, le film est un peu tout
cela à la fois, mais il manque tout de même un enjeu
majeur, des nœuds à dénouer : il n’y a pas
de confrontations, pas de désaccords entre les personnages,
on finit par attendre en vain qu’il arrive une catastrophe qui
donnerait du piquant à l’ensemble…