Pieds nus sur les limaces *

Fabienne Berthaud

L'histoire

Lily, drôle, exubérante et insaisissable, vit dans un univers fantaisiste en harmonie avec la nature, à la campagne, chez sa mère.
Sa grande soeur, Clara, mariée et citadine, a quitté la maison familiale.
A la mort de leur mère, Clara doit bouleverser ses priorités pour s’occuper de Lily.

Avec

Diane Kruger, Ludivine Sagnier, Denis Ménochet

Sorti

le 1er décembre 2010

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Ma sœur folle

 

Lily est folle mais pas simple d’esprit. Sa sœur Clara est sérieuse mais pas rigide. Tout les sépare et bien sûr le film raconte comment elles se rapprochent, d’abord par obligation ou par devoir pour la sœur sage, puis par amour d’une certaine manière. Et puis Lily l’originale a la sagesse des fous, avec une lucidité (sur les errements des "normaux") qui dérange, qui bouscule. Elle semble vampiriser sa sœur mais si on interprète la situation d’une façon un peu différente, elle l’ouvre aussi à la réalité de ses sentiments car, malgré tous les artifices dont elle s’entoure, Lily va au plus profond, touche là où ça fait mal ; elle est terriblement fragile et inadaptée à une société formatée et castratrice mais c’est elle qui parvient à faire évoluer sa sœur qui pourtant paraît dans un premier temps tout à fait dans le moule et heureuse d’y être.
Cette histoire d’une relation à la fois destructrice, lumineuse et à l’orée d’une renaissance, est racontée par petites touches, drôles, émouvantes et parfois plus sombres, la mélancolie n’étant jamais très loin.
Ludivine Sagnier, dans la peau d’un personnage ressemblant à d’autres qu’on lui a déjà fait jouer, surprend peu, mais elle est toujours juste, n’en faisant pas trop, à la lisière de la folie, ne cherchant pas la performance en restant dans le registre d’une sensibilité à fleur de peau. Mais celle qui étonne vraiment, c’est Diane Kruger, qu’on n’avait jamais vue aussi impliquée, dans un rôle pas facile, en équilibre instable entre la raison, l’exaspération, le découragement d’une part et, d’un autre côté, l’attachement, la compassion, l’immensité de la vie délestée des poids qui l’empêchent de vivre ses sentiments réels.
Peut-être la morale est-elle un peu simpliste, peut-être le fait d’abandonner ses talons aiguilles pour marcher "pieds nus sur les limaces" n’est pas suffisant pour trouver le bonheur, peut-être l’histoire esquive les raisons profondes pour lesquelles on n’accepte pas ceux qui sont différents, peut-être tout cela est finalement un peu trop joli pour être vrai, peut-être… mais on en sort enrichi d’avoir côtoyé ces deux sœurs-là.

 

 

 

 

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