La métaphore de la pièce
montée brisée dès l’ouverture, recollée
avec un caramel pour que les invités n’y voient que du
feu, n’est pas si mal choisie. Avec la prétention affichée
de tirer à vue sur tous les aspects conventionnels du mariage
bourgeois, le film finit par rétablir un ordre convenu, chacun
dans sa petite boîte à clichés.
Les scénaristes ne se sont pas foulés, reprenant l’ordre
chronologique de toutes les étapes de la noce du samedi, avec
la messe dans une petite église de campagne, la réception
dans un château-hôtel, les invités bien typés,
deux familles qui s’ignorent, se méprisent ou se reprochent
de leur prendre leur perle respective. Le seul élément
sortant du droit chemin de ce genre de récit, c’est le
couple des vieux amoureux se retrouvant cinquante ans après…
mais que d’insistance dans leurs regards, que de mièvrerie
dans leurs échanges…
Si l’on parvient à oublier la médiocrité
de tous les aspects formels, la lumière blafarde, les cadrages
sans imagination, le montage sans contraste, on pourra tout de même
apprécier la réjouissante mauvaise humeur de Marielle
en curé singulier, la troublante lassitude de Léa Drucker
et Christophe Alévêque en couple parvenu au point de
rupture, l’exubérance mélancolique de Julie Depardieu
toujours aussi sous employée, et l’émouvante jeunesse
de Clémence Poésy, en mariée sur qui le ciel
tombe sur la tête.
