Il est difficile de dire du mal
d’un tel film, parce que l’on sent l’amateurisme
de l’entreprise, aux deux sens du terme. Un manque de moyens
évident fait que probablement le résultat n’est
pas à la hauteur des ambitions : les scènes nocturnes,
nombreuses et très importantes car placées aux instants-clés
du récit, sont extrêmement sombres et de ce fait pas
très compréhensibles. La direction d’acteurs ne
semble pas non plus très maîtrisée, les dialogues
entre adultes sonnent faux trop souvent, et il y a comme des trous
dans l’histoire. Mais c’est aussi un travail d’amateur
au sens noble, celui qui aime le cinéma : on sent une envie
de créer quelque chose d’original, certaines scènes
sont extrêmement troublantes, interrogent, en appellent à
l’imaginaire du spectateur. Le mystère est tangible,
l’angoisse pas très loin, l’ironie en filigrane,
même si l’on se demande si l’humour est toujours
volontaire.
On pourra néanmoins regretter d’une part que le versant
poétique et onirique n’ait pas été plus
emprunté par le réalisateur, et d’autre part que
l’issue du film soit aussi nébuleuse.
En préambule au film, est présenté
un documentaire sur une équipe de jeunes jouant au rugby, réalisé
par Thomas Bardinet : On se retrouve au cœur des échanges,
des coups de gueule, des petits et grands bonheurs, des désespoirs.
On cherche parfois un fil conducteur, quelque chose comme une histoire
qui nous emmènerait, car l’ensemble reste une succession
de scènes fort sympathiques mais sans réelle profondeur,
ni grande émotion.