Les petits mouchoirs

Guillaume Canet

L'histoire

A la suite d'un événement bouleversant, une bande de copains décide, malgré tout, de partir en vacances au bord de la mer comme chaque année. Leur amitié, leurs certitudes, leur culpabilité, leurs amours en seront ébranlées.

Avec

François Cluzet, Marion Cotillard, Benoît Magimel, Gilles Lellouche, Jean Dujardin, Laurent Lafitte, Valérie Bonneton, Pascale Arbillot, Joel Dupuch, Anne Marivin

Sorti

le 20 octobre 2010

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Complicité vaine

 

Canet s’essaye au film choral à la française, comme avant lui l’orfèvre Claude Sautet ou bien Agnès Jaoui aidée par Bacri. Ces références seraient les seules, ces "petits mouchoirs" auraient de la gueule mais on pense aussi parfois aux "bronzés" et au "cœur des hommes". Le scénario n’est pas véritablement original, mettant aux prises avec la vie qui va, la mort qui rode, l’amour, les souvenirs, l’amitié et toutes ces sortes de choses, une poignée de personnages entre trente-cinq et cinquante ans, amis de longue date. Sur cette base, il est assez facile de tricoter quelques belles scènes, émouvantes ou drôles, qui parlent au plus grand nombre. Certaines sont vraiment bien vues, interprétées de façon très juste par une bande de comédiens visiblement en osmose, faisant passer à l’écran leur complicité naturelle.
On peut regretter l’absence d’une mixité sociale parmi les personnages, et une ambition artistique au rabais (c’est de la qualité française, sans effort particulier sur la photo, les cadrages, les lumières, avec un montage linéaire sans surprise et sans contrastes) mais après tout, Canet ne tente pas de montrer d’autres milieux que ceux qu’il connaît, les protagonistes sont aisés et même si l’un d’eux l’est plus que les autres et le fait savoir, les autres ne semblent pas touchés par la crise ou la récession, et finalement c’est tant mieux, il est probable que le réalisateur-scénariste se fourvoierait s’il tentait de décrire "la France d’en bas". Les légères allusions aux difficultés rencontrées par l’ostréiculteur ne sont d’ailleurs pas très crédibles, surtout dans la façon dont elles sont balayées par quelques paroles irréalistes. Pour ce qui est du manque de risque en ce qui concerne la réalisation, on peut aussi comprendre Guillaume Canet, son objectif n’est pas d’étonner, de choquer ou d’éblouir, mais simplement de raconter tout ce qui unit une bande d’amis. Là-dessus, on peut reprocher au film d’insister lourdement sur l’acide, l’amer, le côté destructeur des relations humaines. Les quelques scènes "douces" passent très bien mais elles sont trop peu nombreuses pour mettre en valeur les autres et on est amené à se demander finalement ce qui fait que tous ceux-là sont encore des amis, à force de se déchirer… De même, tout est signifiant, jusqu’à la lourdeur. Il manque des instants creux, des silences, des non-dits, des impressions fugaces… Le film est long, deux heures trente, il y avait la place pour des scènes qui auraient fait marcher l’imaginaire des spectateurs. Au lieu de cela, on est sans cesse dans les conflits, les révélations, les dialogues explicatifs. L’amitié, les relations humaines, c’est aussi des moments où aucune parole n’est échangée, où rien ne semble arriver et pourtant on se sent bien, en complicité, apaisé par l’autre. Les petits mouchoirs ne montrent pas cela, on ne peut pas dire pour autant que c’est un ratage, beaucoup de scènes ont une belle qualité de jeu et d’écriture mais l’ensemble laisse l’impression d’une volonté de tout maîtriser, et du coup, tout le monde rit ou pleure au même moment. Ça n’est pas exactement une qualité…

 

 

 

 

 

 

 

 

Vos commentaires pour ce film

Impression mitigée. De bons moments, vraiment, de belles prestations avec mention spéciale à Benoît Magimel qu'on n'avait pas vu depuis trop longtemps. Mais la prémisse n'est pas crédible, surtout au regard de la fin. Ils aiment tous tant leur pote et le laissent seul sur un lit d'hosto, sans jamais (sauf exception) appeler, s'en préoccuper, rien... Et la fin est vraiment trop lacrymale (pourtant j'adore pleurer au cinéma). Malgré tout, ça reste un bon moment. Comme l'a dit Al1, bizarre, difficile de se faire une opinion définitive.
Un détail quand même: décidément la mode US arrive chez nous au grand galop: pas une femme dans le film qui dépasse la taille 34 fillette, c'est un peu énervant. Ok, Guillaume Canet les aime minces, maigres, squelettiques, (il a quand même dit à son ex, la miss Kruger qu'elle était trop grosse) mais bon, bof...


Marie A , le 29 octobre 2010

 

 

Je sais ce n'est pas un film très récent, mais on fait ce que l'on peut...
Quel horreur ! Si Mélenchon voit cela, le front de gauche va devenir le front d'extrême gauche. Des bourgeois d'une vacuité absolue, se regardant le nombril et faisant un concours à celui qui est le plus égoïste ! On ne croit pas un instant à leurs histoires : la découverte de son homosexualité par Magimel est tout sauf crédible ; le personnage de Cotillard aurait pu bénéficier d'une petite vérification dans le scénario (au début, elle revient de 6 mois passés en Amazonie, à la fin son amant la quitte car ils couchent ensemble depuis 6 mois et leur relation n'évolue pas : c'est sûr qu'avec une femme chez les indiens d'Amazonie à 8.000 kms...), le copain, prof de gym new-âge qui joue faux comme même Rohmer n'oserait pas ; quant aux pétages de plomb de Cluzet, on frôle le ridicule absolu.
Tout ceci ne serait pas bien grave si au fond les personnages ne donnaient pas envie de vomir. Un de leurs copains est en soin intensif : pas grave on reviendra le voir au retour des vacances. Et lorsque le dit copain meurt, on assiste à une scène d'enterrement dans laquelle chacun vient sangloter 1 minutes devant le cercueil, avec Marion Cotillard pauvre petite chose brisée par la mort d'un de ses copains, tellement mal qu'elle vient se réfugier dans les bras de la mère du dit copain pour que celle-ci la console (au passage la maman est la seule qui ne pleure pas). Et pour couronner le tout, arrivée du copain ostréiculteur (pieds nus car c'est un homme, un vrai) avec un sac de sable qu'il verse sur le cercueil (rite de purification ?). Tout le monde se prend dans les bras et se met à sourire dans les larmes accompagnés par une musique sirupeuse !!!!!!
En fait, je me suis dit pendant tout le film que Canet avait juste dû filmer sa vie, sans se rendre compte combien son monde était un monde nombriliste. Sur le tournage où j'avais rencontré Marion Cotillard, elle avait passé 4 jours à pleurnicher auprès des costumières, maquilleuses, coiffeuses, des filles qui prenaient le premier RER pour être avant toute le monde sur le tournage pour s'occuper des figurants, puis des acteurs de seconde zone (moi...), afin que la star qui arrivait dans une voiture avec chauffeur puisse attendre le moins possible. Elle leur expliquait combien sa vie était dure et combien elle souffrait : Gala venait de publier une photo d'elle et de son nouveau petit copain...
A vomir je vous dis.

Philippe L, le 26 mai 2012

 

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