C’est une succession de petits
miracles, des situations et des personnages qu’on a pu voir
souvent au cinéma, rien de d’inédit ni de particulièrement
créatif, mais l’émotion est constamment présente,
elle peut vous envahir, vous inonder. Peut-être cela vient du
jeu des comédiens, Michel Bouquet et Florence Loiret-Caille
en tête, mais pas seulement eux, toujours justes, faisant saisir
la complexité des personnages, leurs failles, leur mélancolie,
leur désarroi mais aussi leurs espoirs, sans jamais tomber
dans le pathos.
La rencontre puis la complicité, a priori improbable, entre
le vieil homme aigri, las de la vie, et la jeune femme brisée
par un drame personnel, donnent lieu à une très belle
histoire où chacun aide l’autre sans toujours le savoir.
Chaque scène est un petit bonheur (parfois triste… mais
bonheur tout de même) de délicatesse, d’équilibre,
de justesse de ton et de rythme.
Ça n’est pas du cinéma flamboyant ou surprenant,
mais ce n’est pas non plus un récit confortable et consensuel.
On est bien loin des films ne tenant que sur une idée, ou dont
l’histoire répond à des schémas scénaristiques
tout faits. Les deux réalisatrices ont su capter quelque chose
de profondément intime, elles livrent au spectateur une petite
musique parfois dissonante, parfois sublime, comme la vie…