Inspiré de la vie et du
suicide du producteur de cinéma Humbert Balsan, cette deuxième
œuvre de Mia Hansen-Love est tout de même mieux jouée
que la première (Tout est pardonné), mais pas beaucoup
plus intéressante. Probablement à prendre comme un hommage
aux producteurs qui s’engagent et prennent des risques avec
des réalisateurs peu connus, le film est finalement d’une
grande sagesse, banal dans sa mise en scène, son découpage,
son récit… Rien n’est véritablement surprenant,
rien ne transporte le spectateur, les seules scènes émouvantes
tournent autour de la mort du personnage principal et des réactions
de ses proches, mais c’est tout de même le minimum ! Avant
et après, on voit beaucoup de conversations téléphoniques
sans intérêt ; des gens se déplacer en voiture,
en ascenseur, en train ; des scènes redondantes pour bien montrer
l’échec financier de la boîte de production ; quelques
instants en famille plutôt réussis quoique sans originalité.
Et surtout, le mystère du suicide, qui devrait prendre toute
la place, reste secondaire : il s’agit d’un homme financièrement
aux abois, mais qui a une femme admirable qu’il aime, et trois
filles délicieuses… Les questions que celles-ci peuvent
se poser (et d’ailleurs, elles se les posent) auraient pu faire
l’objet d’un film à elles toutes seules, mais au
fond, on s’en moque, ce personnage qui ne se met jamais en colère
a de quoi laisser indifférent, c’est tout de même
très dommage… Il y a une autre sorte de mystère
non élucidé, c’est l’engouement que suscite
auprès des critiques cette jeune réalisatrice. Ses deux
films sont des alignements de scènes descriptives sans émotion
ou presque, mais pas non plus froides ou distantes, ce qui ressemblerait
à une sorte de style. C’est seulement plat, neutre, ennuyeux.
Ici, le seul intérêt réside dans la profession
du personnage principal, rarement montrée au cinéma.
Mais un court métrage documentaire de dix minutes aurait suffi…