Pauline et François **

Renaud Fely

L'histoire

Dans une petite ville, la rencontre entre deux êtres malmenés par la vie.

Avec

Laura Smet, Yannick Renier, Léa Drucker, Gilles Cohen, André Wilms

Sorti

le 22 septembre 2010

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

La belle aurore

 

 

 

 

 

D’où viennent-elles, ces larmes qui coulent, cette émotion soudaine ? A l’écran, rien d’emphatique, pas de pathos, une mise en scène à hauteur humaine, sans effets… Pourquoi ces visages s’éclairent-ils, pourquoi ces dialogues qui pourraient paraître plats sont-ils à ce point bouleversants ? Qu’est-ce qui fait de Pauline et de François de véritables personnages de cinéma malgré leur proximité, leur vie qui pourrait être la nôtre, la vôtre, celle de tout un chacun ? C’est un cinéma qui tire sa force de la fragilité des êtres qu’il dépeint, qui ne juge pas, ne pose pas de regard définitif sur les attitudes, les décisions, les paroles des uns et des autres. Le réalisateur, dont c’est le premier long-métrage (chapeau ! quelle maîtrise !), semble avoir un grand respect pour ses personnages, quels qu’ils soient. Et ceux que l’on croyait lourds ont soudain une grâce d’oiseau, celle que l’on pensait bienveillante se révèle capable de destruction, tous ont une part de mystère, d’indécision, comme dans la vraie vie : peut-être les émotions incontrôlables du spectateur viennent-elles de là, de cette sincérité, de la capacité du metteur en scène d’avoir su capter autant les instants magiques ou terribles de l’existence que ceux où l’on pense qu’il ne se passe rien, alors que la vie n’est faite que de cette alternance…
Mais il n’y aurait que cette vérité sociale et sentimentale, le film n’aurait pas ce charme si particulier, qui persiste au-delà de la fin de la projection. Renaud Fely n’oublie pas non plus d’en faire un objet de fascination : le choix de ses deux comédiens principaux n’est pas anodin : Yannick Renier et Laura Smet captent la lumière, ils sont beaux, très beaux, sans belles robes ou beaux costumes (quoique…), sans artifices, naturellement. On n’avait encore jamais vu la fille de Nathalie Baye aussi émouvante et simple à la fois. En plus de l’attraction palpable qu’exercent les acteurs, il y a quelques gouttes de poésie pure, des scènes contemplatives, la vision de la nature, forêt, rivière, douces collines, n’est pas spectaculaire mais parvient à faire ressentir une sérénité surprenante.
L’histoire est celle d’une double renaissance, et même si les rouages du récit peuvent paraître parfois un peu trop écrits, un peu trop démonstratifs, on a le cœur empli (lourd et aérien à la fois) de la lente construction de ce qu’on peut appeler un bonheur de vie. Bien que les ténèbres soient souvent plus émouvantes dans nos expériences artistiques, cette aurore chaude, automnale, tendre, fait un bien fou…

 

 

 

Vos commentaires pour ce film

L'envie d'écrire un mot sur un film qui m'a touchée, beaucoup touchée...Pauline et François, ou l'histoire d'une rencontre entre deux êtres meurtris mais bien vivants!
Tout en finesse, le cinéaste réussi à capter la violence des sentiments retenus.
Les personnages sont proches de nous, avec leurs failles, leur lâcheté ordinaire, leur sensibilité à fleur de peau...ils sont en tout cas filmés avec une grande humanité.
Laura Smet crève l'écran, très belle et très naturelle, et Yannick Rénier n'est pas mal non plus!
La scène du brame des cerfs est magnifique, l'émotion est là, sans dialogues inutiles.
Les personnages secondaires, complexes, ni tout bons, ni tout mauvais, sont bouleversants de justesse, Léa Drucker et Anémone en tête.

Voilà, c'est ta critique qui m'a donné envie de voir ce film et je n'ai pas été déçue.


Delphine D. le 3 octobre 2010

 

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