Pas gai, l'univers d'Olivier
Adam. On peut même dire, pas gai du tout.
Est-ce la lecture des "Lisières" ? Est-ce l'envie
de savoir ce qu'est devenue Gabrielle Lazure ? Ou bien la curiosité
de retourner dans ce cinéma, l'Archipel ? A Brive, je me
suis souvent retrouvé seul dans une salle du Rex, devant
un film estampillé "art et essai", mais à
Paris, c'est bien la première fois…
Le film est une adaptation d'une nouvelle d'Olivier Adam, on retrouve
bien sûr, tous ses thèmes favoris : la disparition,
les stations de bord de mer hors saison, les vies brisées,
la solitude, l'espoir qui n'est jamais tout à fait mort et
toutes ses sortes de choses, entre mélancolie sociale et
désespoir du quotidien, éclairées par de minuscules
étincelles. La réalisatrice semble imprégnée
par les mots de l'écrivain, et n'apporte pas grand-chose
de plus. Mais sans doute n'y a-t-il rien d'autre à rajouter.
C'est tout de même très proche du creux, en lisière,
toute cette tristesse a parfois un aspect un peu fabriqué.
Et puis à certains moments, l'émotion perle, à
voir cette femme qui a froid se transformer, à deviner pourquoi
ce froid dans le cœur, à observer cette sorte d'amitié
qui se développe à distance. A mille lieues du cinéma
de divertissement, cette œuvre n'a pas trouvé son public,
et c'est un peu dommage, il y a du charme dans ces non-dits, dans
ces petites morts, dans ces lumières d'un petit matin sur
une plage.