A courir deux lièvres
à la fois… Ou bien serait-il plus juste de dire, à
courir deux lièvres l'un après l'autre… Les
trois acteurs sont tout à fait justes, saisissants dans leur
engagement pour défendre chacun leur personnage. Le récit
est bien mené, bien que répétitif au bout du
compte, il raconte une histoire vieille comme le Monde, qui parle
d'amour et de désir. Des trois protagonistes, deux sont absolument
touchants, vivant leurs sentiments au bout de la déraison,
amoureux et donc aveugles. Le troisième, égocentrique
à un point inimaginable (ou peut-être si, malheureusement),
piétinant sur la douleur des autres, maniant le mensonge
et la lâcheté avec une certaine maestria, croyant aimer
alors qu'il n'adore que lui, et seulement mené par son désir,
a quelque chose de tout à fait haïssable. Il mène
le jeu de l'amour et du sexe, et il n'est même pas désinvolte
ou léger (cela pourrait peut-être l'excuser), il est
juste odieux dans sa façon de ne prendre en compte que ses
pulsions. Suivre un tel personnage pour qui le réalisateur
a semble-t-il pas mal d'indulgence se révèle au final
assez pénible.