Le duo mal assorti et contrasté
bien comme il faut, c’est une véritable mine de scénarios,
de la grande vadrouille à l’arme fatale, en passant par
les Veber ou Macadam Cowboy…
Celui-ci, œuvre de Frédéric Andrei, le Jules de
"Diva", présente presque classiquement deux personnages
aux caractères bien sûr opposés, deux façons
de vivre les événements, deux archétypes sociaux
du cinéma français : le cadre stressé prêt
à se remettre en cause alors que l’on ne s’y attend
pas, et le marginal magnifique, pris dans le piège de la liberté
à tout prix.
La direction d’acteurs paraît un peu flottante, peu aidée
par des dialogues trop écrits et pas toujours joués
naturellement. On a souvent l’impression de voir Berling et
Timsit refaire ce qu’ils ont déjà fait de multiples
fois, le séducteur légèrement mystérieux
et pourtant révélant des fêlures pour l’un,
le bon bougre un peu naïf et plein d’énergie pour
l’autre. La mise en scène, nerveuse et un peu fatigante
au début, finit par se poser, sans gagner en originalité.
Les affrontements, verbaux ou physiques, ne parviennent pas à
s’imposer comme les rouages d’une comédie, et les
instants de retrouvaille, de communion, n’apportent que peu
d’émotion. Le caractère général
se cherche donc pendant toute la durée du film qui n’est
pas désagréable, ponctué par tous les conflits
sociaux français de ces dernières années, mais
qui ne révolutionne pas, loin s’en faut, le genre émoussé
du couple d’amis qui se découvrent malgré leurs
différences.