Dans les années 50, marqués
par le désastre d’Hiroshima (quand on y pense, ça
n’était pas un crime contre l’Humanité
?), les Japonais avaient réalisé des films de SF à
tendance apocalyptique, avec des monstres marins gigantesques, dont
le célèbre Gozilla, réplique aquatique de l’encore
plus célèbre King Kong.
Ce Pacific Rim (c’est quoi ce titre ?) sent la nostalgie de
ces films à plein nez. Sauf qu’il y a cinquante ans,
les monstres étaient en plastique vaguement animé
et écrasaient des villes en carton. De nos jours, les effets
spéciaux font croire à n’importe quoi et les
gros lézards très méchants tout comme les gentils
robots fabriqués par les humains ont une crédibilité
matérielle très spectaculaire. Deux heures durant,
on en a plein la vue, il n’y a pas une minute de répit,
pas une seconde d’ennui, c’est de l’action à
tout va, avec des personnages héroïques, des combats
faramineux, des dialogues shakespeariens (version Rider Digest,
faut pas exagérer…).
Bien sûr, question scénario, on a déjà
vu tout ce qui nous est présenté ou presque, en mieux
probablement, mais en pire aussi certainement. la seule vraie originalité,
c’est l’obligation pour les pilotes des robots combattants
de travailler à deux et donc de fusionner leurs cerveaux,
leurs souvenirs… cela aurait pu donner lieu à quelques
nœuds de méninges intéressants mais on n’est
pas là pour ça, on veut des immeubles qui s’écroulent
et des fins du monde évitées d’un cheveu, tout
se passe donc sans recours d’ordre psychologique.
Les explications scientifiques sont à se taper le cul par
terre, et la façon dont réchappent les personnages
principaux aux grosses quenottes des dragons et autres explosions
nucléaires peut déclencher quelques rires nerveux…
mais qu’importe, c’est du spectacle qui fait pif paf
pouf, avec la musique qui va avec, les décors qui s’écroulent,
et comme dans la guerre des étoiles, tout est bien qui finit
bien (et même, dans une suite éventuelle, on peut imaginer
que le scientifique ayant fricoté (du cerveau) avec les monstres
se retrouve dans un dilemme équivalent à celui qui
tétanise ce bon vieux Luke…) (mais on n’en est
pas là) (allez, les scénaristes, un p’tit effort
pour le prochain !)