Oslo 31 août

Joachim Trier

L'histoire

C’est le dernier jour de l’été et Anders, en fin de cure de désintoxication, se rend en ville le temps d’une journée pour un entretien d’embauche.
L’occasion d’un bilan sur les opportunités manquées, les rêves de jeunesse envolés, et, peut-être, l’espoir d’un nouveau départ…

Avec

Anders Danielsen Lie, Hans Olav Brenner, Ingrid Olava

Sorti

le 29 février 2012

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Errances

 

Que peut-il bien se passer à Oslo, un 31 août ? Si l'on a rien lu, rien vu, rien entendu sur le film (ni bande annonce, ni photos, ni articles...), on peut imaginer tout et n'importe quoi, une histoire d'amour très romantique (à cause de l'affiche, l'affiche, quand même, on est un peu obligé de la voir, juste à l'entrée du cinéma) ou bien au contraire (à cause du titre) une évocation du drame de l'été 2011, lorsqu'un fou a tué des dizaines de personnes à Oslo, lors d'un meeting politique au bord d'un lac...
Rien de tout cela. C'est une journée, et le début de la suivante, pendant laquelle on suit un jeune homme en fin de cure de désintoxication, et qui bénéficie d'une permission pendant laquelle il retrouve des amis, croise des connaissances, passe un entretien d'embauche, s'incruste dans une fête, déambule dans Oslo... Ce n'est pas précisément un film qui donnera envie de passer ses prochaines vacances en Norvège, il n'est pas non plus porteur d'espoir ou d'une énergie communicative... Il s'agit d'une errance, autant par le corps que par l'esprit, formidablement bien rendue par les choix de mise en scène, par la façon de dérouler le récit, avec une structure qui semble se déliter au fur et à mesure de l'avancée de la journée et de l'envahissement des doutes du personnage. La caméra donne une impression de fluidité, épousant sa nonchalance, troublée parfois par des à-coups correspondant aux éclats de colère ou de désespoir. Cet aspect formel peut fasciner, peut emporter le spectateur dans cette fausse léthargie, dans ce désarroi face à la vie. Il y a aussi de multiples références culturelles, Perec à cause de la séquence d'ouverture et de ses "je me souviens", Virginia Woolf dans la tentative de suicide dans la rivière, quelque chose de la nouvelle vague du cinéma français... Ces clins d'œil sont légèrement poseurs, pas tout à fait utiles au récit. De même, le prénom du personnage, Anders, est le même que celui du tueur de juillet 2011. Est-ce un hasard ? Et dans le cas contraire, quelles sont les raisons de ce choix ? En rajouter dans l'expression du mal être d'une jeunesse déboussolée, voire d'un pays entier ?
En cours d'errance, si la fascination ne prend pas, ou si elle s'étiole, le risque de l'ennui est grand, presque inévitable. L'acteur est impressionnant de justesse, mais n'attire pas la sympathie, ne génère pas d'émotions liées à une identification bien difficile à établir. On en sort alors un peut dubitatif, admiratif de la forme, mais restant sur sa faim en ce qui concerne l'histoire…

Pas encore de commentaires pour ce film

 

Envoyez votre commentaire