Les fantômes
n’ont aucune imagination. Les fantômes japonais sont en
général des jeunes femmes, ayant vécu une mort
tragique et revenant hanter leurs bourreaux ou assimilés. Les
fantômes américains nous ressemblent, on ne les distingue
pas des vivants. Les fantômes français sont bien souvent
des personnages de comédie… Et les histoires de fantômes
espagnols ? Elles tournent autour de l’enfance, de la relation
mère-enfant, comme dans le très beau "les autres",
de Alejandro Amenabar. Cet "orphelinat" ne déroge pas
à la règle, et même si la mise en scène est
assez soignée, on y retrouve tous les poncifs du genre, la grande
bâtisse inquiétante dans laquelle il s’est forcément
passé des choses inavouables et restées secrètes,
des portes qui grincent, claquent, s’ouvrent et se referment toutes
seules, les fausses pistes, la musique angoissante, les apparitions
vues par un personnage unique, l’incompréhension des autres,…
Tout cet attirail finit par fatiguer, on attend sans surprise le dénouement,
dont le traitement grandiloquent ne sied pas à sa propre banalité.
Il est tout de même bien surprenant que ce film ait eu autant
de succès en Espagne.