Très spectaculaire, cette
histoire d'une partie de la vie du "père de la bombe
atomique", que l'on voit échanger avec Einstein, Truman
et autres personnalités marquantes du vingtième siècle,
a de quoi tenir en haleine pendant les trois heures de la projection,
ce qui est déjà un exploit. Mais la complexité
du récit (avec des aspects scientifiques, techniques, politiques,
historiques, mais aussi intimes et romantiques) frise parfois la
confusion. Impossible de savoir en permanence qui est qui (le montage
fait pourtant en sorte de nous le rappeler, parfois en vain), qui
pense quoi, qui soutient quel camp, qui est un traitre, qui ne l'est
pas. On ne suit pas toujours la pensée d'Oppenheimer, qui
se pose des questions, puis un peu moins, puis se les repose…
Pour les autres personnages, c'est à peu près pareil.
Finalement, on comprend que les enjeux sont divers, compliqués,
très difficiles à démêler. Le film épouse
cette complexité, avec au bout du compte, assez peu de subtilité.
Pourtant, ça n'est pas désagréable à
suivre : la succession des scènes très contrastées
par leur rythme, leur intensité, a quelque chose de très
divertissant. Au sortir de la projection, on se penche avec un intérêt
mesuré sur la page
Wiki du héros et des autres protagonistes, pour voir
ce que Nolan a tricoté avec cette partie de l'Histoire des
Etats-Unis et du Monde. On est plutôt d'accord avec lui sur
sa vision assez pessimiste du devenir de l'Humanité.
