L’ombre des femmes

Philippe Garrel

L'histoire

Pierre et Manon font des documentaires et vivent en faisant des petits boulots.
Pierre rencontre une jeune stagiaire, Elisabeth, et elle devient sa maîtresse. Mais Pierre ne veut pas quitter Manon pour Elisabeth, il veut garder les deux.

Avec

Stanislas Merhar, Clotilde Courau, Lena Paugam

Sorti

le 27 mai 2015


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Un Garrel, et puis quoi d'autre ?

 

C'est le temps des auteurs du cinéma français, après Brizé et Desplechin, voici Garrel.
Evacuons tout de suite le faux procès qu'on peut lui faire, "il fait toujours le même film depuis des années…", oui, et alors ? Il en est de même pour tellement de cinéastes ! Et puis il y a des nuances, et c'est dans ces nuances qu'on reconnaît le talent, c'est pour elles qu'on revient voir un film de tel ou tel auteur.
Ce Garrel-là, est encore en noir et blanc (très belle photo), plutôt court (le précédent l'était aussi), parle d'amour, de relations amoureuses, de la difficulté d'aimer, de l'amour comme une prison, du désir dans l'amour, des amants qui s'aiment…ou pas, mais au fond, y a-t-il un Garrel qui ne parle pas d'amour ? Ce n'est sans doute pas le sujet et ce qui se joue entre les personnages qui peuvent intéresser le spectateur, il n'y a rien de novateur dans le discours et dans le point de vue du réalisateur. Les acteurs jouent une partition bien connue, peut-être un peu trop attendue, mais lui donnent une intensité assez crédible. Il y a certes de la passion et du discours amoureux intellectualisé mais il y a aussi des regards, des silences, des hésitations, des revirements qui touchent, tout de même. On pourra regretter le caractère trop sombre et plutôt détestable du personnage joué par Merhar, une sorte de caricature de l'homme lâche, conscient de sa lâcheté et ne faisant pas grand-chose pour y remédier. Les deux femmes ont plus de nuances, plus de force et de fêlures mêlées.
Tout cela a le mérite d'être court (mais il est vrai qu'on ne s'en rend pas compte, est-ce un bon signe ?), de ne pas céder à une noirceur indélébile et de montrer un quartier de Paris peu utilisé au cinéma (le 9ème arrondissement). Ce n'est pas tout à fait suffisant pour emballer, mais au moins on ne s'ennuie pas.

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