L’odeur de la mandarine *

Gilles Legrand

L'histoire

Eté 1918. La guerre fait rage pour quelques mois encore, mais pour Charles et Angèle, elle est déjà finie. Lui, officier de cavalerie y a laissé une jambe. Elle, son infirmière à domicile, vient de perdre au front son grand amour, le père de sa petite fille.

Avec

Olivier Gourmet, Georgia Scalliet, Dimitri Storoge, Hélène Vincent, Marine Vallée

Sorti

le 30 septembre 2015


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Le fruit du désir

 

Certes, l'histoire est attendue, prévisible dès les premiers regards échangés entre les deux personnages. Certes, tout ce qui tourne autour des chevaux, la jument (Mandarine) et l'étalon, est un peu lourd de signification, de sous-entendus (sans parler du cerf et de son brame). Certes l'image est un peu trop belle, trop propre, le récit ultra classique, le montage sans beaucoup d'imagination.
Mais le film est prenant, émouvant et aborde un sujet rarement traité au cinéma de cette manière, aussi crûment, de façon aussi directe. Et c'en est passionnant. Alors même que l'on sait comment cela va finir, que cela soit montré ou suggéré, tout ou presque ce qui est dit sur l'amour, le désir ou son absence, surprend, choque, trouble. Le plus grand mérite en revient à Georgia Scalliet, comédienne de théâtre dont c'est ici le premier rôle au cinéma. Et quel rôle ! Une femme qui sait ce qu'elle ne veut pas, une femme belle, forte, dévastée par la guerre et pourtant debout, drôle, ayant du répondant, un caractère pétillant et doux en même temps. Tout être aimant les femmes ne peut rester insensible à sa personnalité, son charme, son audace… En face d'elle, Olivier Gourmet, dans un rôle un peu différent de ce qu'il fait la plupart du temps (ce n'est pas, ici, l'homme qui travaille…), semble d'abord presque emprunté, réservé, séduit bien sûr mais comme tétanisé par sa partenaire. Mais il ne s'agit pas de l'acteur, c'est bien le personnage qui se comporte ainsi. La suite du récit le fait d'ailleurs évoluer vers une virilité retrouvée, en passant par quelques attitudes abjectes…
Le réalisateur et son scénariste affirment s'être inspirés du "Lady Chatterley" de Pascale Ferran et de "la leçon de piano" de Jane Campion, il y a effectivement de cela, une sorte de féminisme sensuel, ou une sensualité féministe… Mais le film a sa personnalité propre, bien plus originale et moderne que sa facture classique le laisse supposer.

 

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