Cette petite merveille montre encore
la richesse et la créativité foisonnante du monde de
l’animation. Premier film d’un protégé de
Tim Burton, ce Numéro 9 ne propose pas un scénario formidablement
original, avec une poignée de personnages tenant le sort du
Monde entre leurs mains fragiles. Mais l’univers dans lequel
ils évoluent a été particulièrement soigné
par les créateurs. A mi-chemin entre un réalisme post-apocalyptique
plutôt angoissant et une ambiance étrange et poétique,
le film ne semble pas destiné à un public trop jeune.
Bien sûr, on pense à Wall-E, en moins drôle : pas
seulement à cause du décor mais aussi pour les personnages,
extraordinairement expressifs malgré les matériaux de
récupération qui les composent et leur apparence plutôt
déglinguée.
Le récit n’évite pas la structure classique des
histoires destinées à un public jeune, avec la sempiternelle
scène de bravoure, où le héros doit affronter
seul un ennemi bien plus puissant que lui et, par la même occasion,
sauver le Monde…On est donc sur un terrain plus confortable,
et donc moins intéressant que Miyazaki ou certaines œuvres
des studios Pixar, mais ce petit bijou d’animation semble tout
de même bien plus créatif que la plupart des blockbusters
américains, avec pratiquement la même construction scénaristique.