Une brève rencontre de
plu ? Un homme, une femme, au début d'une nuit, se rencontrent,
s'engueulent, puis baisent et ne se quittent plus jusqu'au matin,
déambulant dans Paris. Le récit est bien connu, les
grandes lignes tracées, les scènes attendues incontournables.
Une entourloupe de scénario pourrait faire briller le film
plus que les autres sur le même thème, mais elle donne
au final un sentiment mitigé, entre une mélancolie
beaucoup plus sombre qu'elle n'y paraît (chapeau les artistes)
et l'impression de s'être fait rouler sans ménagement
(ah, d'accord, vous nous avez bien eus).
La réalisation est sans doute trop classique, Paris montré
sans surprises, le montage bien rythmé mais sans génie,
les éclairages nocturnes comme dans beaucoup d'autres films.
Et puis il y a des incongruités, des invraisemblances, des
scènes inutiles (ce cheval sorti de nulle part, qui ne fait
que rappeler que le réalisateur-acteur en est dingue, ou
bien ce passage dans un club d'échangistes, complètement
fabriqué).
Mais ce qui sauve le film, et fait même plus que le sauver,
c'est l'interprétation de Karin Viard et Alex Lutz. Absolument
magnifiques tous les deux. Drôles et déchirants. Faisant
croire au lâcher prise et probablement en totale maîtrise.
Du grand art.