Nouvelle Vague

C'est l'histoire d'un tournage, comme en son temps la nuit américaine de Truffaut. Sauf qu'ici, Linklater raconte comment s'est fabriqué un film devenu un mythe, A bout de souffle, avec semble-t-il, une documentation foisonnante. C'est très rythmé, souvent drôle, léger, plutôt agréable à l'œil. On assiste à un défilé de personnages connus, en plus des incontournables Godard, Belmondo, Jean Seberg et Beauregard, apparaissent furtivement ou plus durablement, Truffaut, Rohmer, Varda, Greco, Bresson, Chabrol, Melville, Cocteau et autres célébrités des années 60. Tous sont joués par des acteurs actuels pas ou peu connus, ce qui évite des interprétations en forme de prouesses d'imitation pour être au plus près de la réalité. Le Belmondo que l'on voit à l'écran correspond plus à l'idée (un peu fabriquée, comme une image rêvée) que l'on peut se faire de lui qu'à une reconstitution fidèle, et c'est la même chose pour tous les personnages. En conséquence, le film est très vivant, échappant à tout académisme. En revanche, la légèreté affichée et revendiquée fait qu'on a souvent l'impression d'assister à une succession d'anecdotes, certes amusantes, étonnantes pour certaines, mais ne construisant pas un récit digne d'intérêt.