Clovis Cornillac,
c’est une vraie bombe. Un acteur capable d’une telle énergie,
tout en parvenant à exprimer une impressionnante palette de sentiments,
c’est une véritable mine pour un réalisateur. Attention
cependant au coup de grisou. Le danger pour lui, ce sont ses muscles,
qui l’aiguillent depuis peu vers des rôles à forte
action. Gérard Lanvin, bien avant lui, avait eu cette évolution
: après quelques rôles tout en finesse (Extérieur
nuit, Une semaine de vacances,…), il avait cachetonné dans
quelques productions à gros biscoteaux, pour revenir ensuite
à des personnages plus intéressants, chez Nicole Garcia
notamment. Notre Clovis national suivra-t-il ce cheminement ?
Dans ce "nouveau protocole", le récit balance entre
un dossier à charge contre les multinationales pharmaceutiques,
et une succession de scènes d’action : poursuites, castagnes,
re-poursuites, démolitions de vitrines, re-re-poursuites…
Cette alternance nuit à la crédibilité de la dénonciation,
on finit par ne plus savoir que souhaiter pour ce personnage, connaître
enfin la vérité sur la mort de son fils, ou bien parvenir
à étaler sur la place publique le mercantilisme de l’industrie
pharmaceutique. Le dénouement hésite d’ailleurs
entre ces deux options, pour finalement les saborder toutes les deux.
Sur un sujet similaire, "The Constant gardener" était
bien plus subtil, et sous un aspect moins énergique, avait autrement
plus de force.