Nous trois ou rien **

Kheiron

L'histoire

D’un petit village du sud de l’Iran aux cités parisiennes, Kheiron nous raconte le destin hors du commun de ses parents Hibat et Fereshteh, éternels optimistes, dans une comédie aux airs de conte universel qui évoque l’amour familial, le don de soi et surtout l’idéal d’un vivre-ensemble.

Avec

Kheiron, Leïla Bekhti, Gérard Darmon, Zabou Breitman, Alexandre Astier, Arsène Mosca, Kyan Khojandi, Jonathan Cohen, Michel Vuillermoz

Sorti

le 4 novembre 2015


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Le bel hommage !

 

A quoi ça tient, le bonheur au cinéma ? Ce premier film d'un acteur venu de l'univers de la télé fait un bien fou, et pourtant, il accumulait quelques tares, qui ressemblaient fort à de fausses bonnes idées : raconter la vie de ses parents sous forme d'un hommage appuyé (attention la forte dose de bons sentiments…), faire tout jouer en français, alors que la moitié du récit se passe en Iran (Même le Shah parle français… et les parents de la mère de Kheiron, iraniens bien sûrs, sont joués par Gérard Darmon et Zabou Breitman !), mêler la destinée familiale aux évènements historiques qui ont secoué l'Iran dans les années 70 et 80 (danger de raccourcis simplistes…).
Kheiron se joue de tous les écueils avec un bonheur incroyable (la chance du débutant ?), apportant de la dérision aux moments les plus tragiques, osant tout et même parfois une certaine emphase, en forme de vraie déclaration d'amour à ses parents. La narration, fluide et directe, est menée avec un rythme formidable, tuant tout ennui, tout en apportant de la complexité : les personnages ne sont pas des blocs sans évolution, ils ont tous des faiblesses et des forces, des agacements et des raisons d'agacer, des fulgurances, et pour certains d'entre eux, un courage héroïque : oui, c'est du cinéma populaire avec des héros qui font rêver. On s'en moque, de savoir si tout ce qui est raconté est vrai (et pourtant, il semble que tout l'est, du gâteau du Shah refusé et des années de prison qui s'ensuivent jusqu'à l'investissement social dans la ville de banlieue parisienne qui les a accueillis), la façon de montrer les faits est incroyablement drôle et émouvante. L'apparente légèreté repose sur des sentiments très forts, et l'on peut se dire en sortant du cinéma tout un tas de choses sur la nécessité de faire partie de la vie de la Cité (en votant, par exemple, ça n'est pas si compliqué : quelque soit la médiocrité des candidats, ne vous abstenez pas, bordel !), sur l'apport formidable que représentent les étrangers dans un pays (et donc, ne votez pas n'importe quoi, hein…), sur ce que peut faire un film sur le moral (une place pour ce film : bien moins cher qu'une boîte d'antidépresseurs, et sûrement plus efficace), sur la vitalité créative des Iraniens malgré tout ce qu'ils endurent, sur la famille qui peut être une chance, une aide à l'envol.
Ce film n'est certes pas un monument du cinéma, mais c'est un vrai bonheur. Courrez-y !

 

Vos commentaires pour ce film

Très beau film qui raconte l'histoire des parents de heiron de leur exil d'Iran jusqu’à leur arrivée en France et leur intégration . Un film à la fois touchant et drôle qui fait du bien dans le contexte géopolitique actuel.

Charles C, le 7 novembre 2015

 


Un film fort et émouvant avec des acteurs excellents. Leila Bekhti y est fraîche, jolie et drôle.
Toute une séquence de l'histoire iranienne et européenne y est racontée tout en restant au plus près d'une histoire familiale, qui est une histoire vraie.
Des passages à la "Persepolis", des relations hommes femmes avec des femmes fortes et des hommes courageux et l'inverse. Tout un passage sur la vie ensemble dans le 93 qui fait du bien.
J'ai souri, j'ai pleuré et j'ai adoré ce film humaniste pétri de bons sentiments et d'humour grinçant.

Isabelle E-C, le 8 novembre 2015

 

Enfin un film que j’ai eu envie d’aller voir et que j’ai adoré.
C’est grave et léger, j’adore le perpétuel second degré et cette distanciation permanente grâce à l ‘humour de l’auteur et des acteurs.
J’ai repensé à ces années KHOMEINI où nous étions jeunes étudiants. Nous avons aussi pris la douche froide avec cette dictature religieuse sans réaliser à quel point cela nous emmènerait à la situation explosive du Moyen Orient.
Et puis, après la Séparation, Persépolis, je trouve ce pays et surtout les Iraniens très attachants et pas si religieux que cela.
Pour la partie banlieue, lutte des femmes, action sociale, c’est une époque où on y croyait un peu plus que maintenant.
Que sont devenues nos convictions ?
Bel hommage d’un fils à ses parents et à leur pays.

Monique L., le 11 novembre 2015

 

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