Nos années folles

André Téchiné

L'histoire

La véritable histoire de Paul qui, après deux années au front, déserte. Pour le cacher, son épouse Louise le travestit en femme. Dans le Paris des Années Folles, il devient Suzanne. En 1925, enfin amnistié, Suzanne tentera de redevenir Paul…

Avec

Pierre Deladonchamps, Céline Sallette, Grégoire Leprince-Ringuet , Michel Fau

Sorti

le 13 septembre 2017


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Désincarné

 

L'histoire est piquante et surprenante, quoique éventée : la formidable bande dessinée de Chloé Cruchaudet, Mauvais genre, avait déjà raconté le destin de ce couple qui veut échapper à la folie meurtrière des hommes. Téchiné reprend les personnages et déroule le même récit, sans flamboyance et avec un souci majeur : une ellipse temporelle cache le basculement de celui qui se travestit par nécessité, puis par plaisir. C'est bien dans ce changement que réside tout l'intérêt du destin de ce couple. Comment et pourquoi lui finit par désirer se faire désirer, comment et pourquoi l'accepte-t-elle et dans quelle mesure bascule-t-elle aussi dans le manège de son mari. Cette évolution n'est pas montrée dans le film qui passe d'une scène montrant Paul inquiet de ses éventuelles sorties nocturnes à une autre scène où le même Paul devenue Suzanne est la coqueluche d'un milieu sans tabou, où les repères sexuels sont flous… Par dessus ce récit chronologique, il y a l'histoire d'après, celle où Paul/Suzanne joue son propre rôle dans un spectacle mené par Michel Fau, vraie caricature et qui de film en film est cantonné dans le même emploi. Le déroulé classique est volontairement perturbé par cette mise en abyme, et ça n'est pas tout à fait réussi, il y a de la confusion, des flottements. Les acteurs principaux n'emportent pas l'adhésion du spectateur. Pierre Deladonchamps est un peu binaire : il veut être un homme viril et pourtant il adore le désir qu'il suscite. Il manque sans doute un entre-deux... Céline Sallette en femme éprise et prête à tout a quelques fulgurances, quelques instants de sincérité pure. Mais la plupart du temps, elle ne semble pas vraiment là. Elle ne se donne pas. Son interprétation est froide, comme désincarnée.
Le film finit par ne donner qu'une envie, relire la BD qui était bien plus prenante.

 

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