Le bruit, la fureur, le sang
et la boue inondent un récit qui ménage une surprise
pour ceux qui auraient oublié l'intrigue de Hamlet, avec
des images spectaculaires, quoique un peu répétitives.
L'histoire présente une sorte de super héros, dopé
non pas par une piqûre d'araignée, mais par un désir
de vengeance. Le petit garçon qui voit son père assassiné
devient une sorte de brute décérébrée,
mais en apparence seulement, bien sûr. Car en lui vibre une
âme éperdue de justice qui veut rendre à sa
mère la place qu'elle a quittée. Sortez les violons.
Mouais. Tout cela est vieux comme le monde, et c'est bien dommage
que Freud soit né trop tard, ça nous aurait bien fait
rigoler, un viking hyper musclé sur un divan.
Formellement, on ne peut absolument pas dire que ce soit raté,
mais l'abondance de rêves et autres scènes plus ou
moins oniriques a tendance à plomber l'ensemble, qui parfois
bascule dans le second degré, bien involontairement.
Nicole Kidman s'emmerde sérieusement tout au long du film,
excepté lors d'une unique scène, et c'est d'ailleurs
la seule qui sort le spectateur de son confort boueux. Le viking
pas content... n'est pas content. Jamais content, comme dirait Souchon.
Il a la démarche lourde, le sourire rare (peut-être
même totalement absent, c'est à vérifier, mais
non, je ne me collerai pas une deuxième vision) et le regard
bovin. Une sorte de croisement entre Stallone et Schwarzenegger.
Et puis il y a une jeune femme pas très contente non plus,
mais assez piquante, un peu sorcière, un peu féministe,
un peu charmante. Elle rend le film à peu près acceptable.