Hanté par la violence
ordinaire suintant des réseaux sociaux, ce récit a
beaucoup de sources d'intérêt, abordant la culpabilité,
l'amour de ses enfants, le sens de l'honneur et de l'équité…
sans oublier la famille, la sacro sainte famille. Cela se passe
en Corée du sud, mais l'histoire est universelle, même
si elle met aux prises quelques personnages aisés, issus
d'une classe sociale un peu déconnectée de certaines
réalités. On pourrait presque rapprocher les thèmes
abordés dans le film de ceux que le réalisateur iranien
Asghar Farhadi a l'habitude de traiter, avec quelques tempêtes
sous les crânes.
Mais ce qui empêche l'ensemble de vraiment décoller,
ou de transformer un divertissement de qualité en une œuvre
originale, subtile et renversante, c'est son traitement : une mise
en scène très, trop classique, une chronologie bien
sage, un enchainement des faits et des revirements de position certes
inattendu mais pas si surprenant, en fin de compte. Et puis le jeu
des acteurs ne fait pas dans la subtilité, l'interprétation
est outrée, sans mystère, sans ambiguïté.
Le film reste donc honnête, sans plus.