Ecrit à deux mains, et certainement
avec une part autobiographique, le scénario parvient à
mêler la comédie romantique légère et plutôt
drôle avec une attaque en règle de pas mal de préjugés
sociaux et politiques. Ça n’est pas vraiment d’une
audace incroyable, mais c’est suffisamment original pour que
le film ne soit pas banal.
Tout le début ressemble aux œuvres post-Amélie
Poulain, avec une présentation des personnages pleine de rythme
et se moquant éperdument d’une quelconque véracité.
Ça explose dans tous les sens, c’est plein de couleurs
et de sons, c’est parfois très drôle et ça
ne se prend pas vraiment au sérieux. Puis quand on commence
juste à trouver cela un peu lassant, lorsque la mise en scène
tourne au procédé, le récit change doucement
de ton et de forme. Plus classique, moins déjanté mais
aussi (un peu) plus grave, il fait naître quelques jolies émotions,
comme un baiser d’amour dans le métro : un élan
d’admiration comme on en connaît tous, et ce que ça
fait du bien de voir ça sur un grand écran, avec une
sincérité toute bête… Malgré ce changement
qui donne de la consistance à l’ensemble, il n’y
a pas de tarissement des idées pour exprimer les sentiments
des uns et des autres. Ainsi, ce grain plus épais et plus chaleureux
lors des scènes d’intimité entre les deux amoureux,
avec une caméra un peu folle, très libre tout d’un
coup…
Les deux personnages sont absolument, totalement charmants, dans leurs
névroses, leurs peurs, leurs attentions, leurs mots d’amour,
leurs déclarations, leur plaisir. C’est d’ailleurs
ça qui ressort du film : le plaisir. Pas un chef d’œuvre,
bien sûr, juste une très jolie comédie politico-romantique.