Oh, quel bijou de délicatesse…
Avec un sujet qui s'apparente à celui de Cléo
de cinq à sept, s'appuyant sur un scénario léger
comme une bulle d'air, la réalisatrice tisse un récit
subtil et doux, comme une parenthèse hors du temps, entre
la vie d'avant que l'on perçoit par bribes et un possible
avenir pas si désenchanté que ça. Le personnage
principal est confronté à ce qu'il attendait le moins
et en deux jours, fait le tour sans le vouloir de ceux qui comptent
dans sa vie, et c'est formidable de justesse, parce qu'inattendu
parfois, parce qu'il n'y a pas de retournements, parce que tous
les personnages sont finement écrits et interprétés.
Ce pourrait n'être qu'une succession de très jolies
scènes, des rencontres, des hasards, des non-dits, des partages
mais tout cela crée, parfois en creux, parfois en très
gros plan, le portrait d'un jeune homme un peu perdu auquel on ne
peut que s'attacher. C'est un cinéma sans grands effets,
où les choses se comprennent d'elles-mêmes sans aucune
lourdeur. L'émotion prend le spectateur avec beaucoup de
douceur, c'est un petit bonheur.