Vos commentaires
pour ce film
Aux confins de l’Afghanistan,
un capitaine et ses soldats guettent l’ennemi.
Ce « Désert des Tartares » navigue entre le visible
et l’« invisible » en passant par l’infra rouge.
C’est beau, c’est fort, c’est très bien joué.
Ce premier film de Clément Cogitore est une vraie réussite,
passé malheureusement trop inaperçu.
Kosmo, le 20 octobre 2015
Décousu car
écrit trop longtemps après le film mais juste pour tenter
de le défendre un peu ici car pour moi l’un des plus beaux
films de l’année.
D’abord, Al1, un film avec une scène de danse/transe réussie
ne peut être que bien ;). Ensuite :
Formellement, c’est l’art de faire disparaître des personnages
sans trucage, par la mise en scène, d’une façon si
simple et évidente qu’il est même étonnant d’entendre
des spectateurs en être bluffés (c’est brillant mais
en aucun cas mystérieux). Peut être eux aussi ont-ils envie
de croire ? En appeler à cette foi vitale du spectateur dans la
magie du cinéma ; montrer à quelqu’un qui «
croit » sans même s’en apercevoir au cinéma,
des personnages qui refusent de croire et que l’on soutient dans
ce refus –pour la majorité d’entre nous- c’est
déjà une boucle magnifique.
De croire en quoi ? On les comprend de refuser de croire, nous aussi,
en général, on ne croit plus ni en les religions ni en les
extras terrestres depuis le flop de l’affaire Roswell… Le
film ne répond pas et nous laisse à hauteur d’homme,
d’un homme qui veut croire que ses compagnons seront dans cette
grotte parce qu’il les y a vus en rêve, parce qu’ils
l’ont vu en rêve avant de disparaître. Pour moi on parle
plus ici de métaphysique et de foi personnelle – ou plutôt
de doutes personnels -, du sens du mystère, des mystères
et des récits, que de religion bêtement appliquée.
Et puis ces hommes ont-ils disparu ou sont-ils tout simplement invisibles,
comme ces talibans camouflés avant qu’ils ne bougent ? Encore
une fois si on ne veut croire qu’à l’image…Le
récit de l’enfant, dans sa beauté, nous rappelle qu’avant
d’être un amalgame de préceptes et principes, une religion
c’est avant tout une masse de récits magnifiques. Doit-on
jeter toute la peinture classique parce que la crucifixion, parce que
la mort de la vierge, parce que Saint Sébastien, parce que Léda
et le cygne, Samson et Dalila … ?
Enfin pour le côté militariste, ces disparitions sont aussi
symboliquement des désertions de simples humains devant la machine
de guerre, même cette guerre d’occupation sans combat aussi
violente psychiquement puisque les plaçant tout de même dans
le rôle de l’envahisseur.
Quand à Jérémie Renier dans ce film… Moi je
veux bien croire à tout alors ! Mais c’est pas comme ça
que je convaincrait Al1 j’imagine ...
Magali J, le 10 novembre 2015
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