Le fantôme de Tati plane
sur le film, on s’attend à voir débarquer Monsieur
Hulot au milieu de tous ces vacanciers, et puis non, chacun reste
à sa place, chacun a sa douce folie et c’est tant mieux,
nul besoin d’un personnage qui donnerait des leçons de
bonne humeur à tout le monde.
On retrouve tout de même beaucoup d’influences du cinéaste
disparu, l’absence de dialogues, une observation aiguë
de quelques comportements humains débouchant sur un ensemble
de scénettes disparates, inégales, parfois poétiques,
parfois drôles, mais le plus souvent anecdotiques, sans grande
saveur, d’un humour lointain et fabriqué, sans rythme,
d’une légèreté affligeante dans le discours
et d’une lourdeur rédhibitoire dans la forme.
Au rayon des différences avec "les vacances de Monsieur
Hulot", outre la période (soixante ans d’écart,
ça bouleverse le quotidien), il y a quelques aigreurs, une
noirceur qui peut surprendre.
Au final, c’est parfois aussi pénible que du Tati, avec,
comme une récompense d’être resté jusqu’au
bout, trois ou quatre très jolies occasions de sourire. C’est
toujours ça.
