Nevada

Laure De Clermont-Tonnerre

L'histoire

Incarcéré dans une prison du Nevada, Roman n’a plus de contact avec l’extérieur ni avec sa fille... Pour tenter de le sortir de son mutisme et de sa violence, on lui propose d’intégrer un programme de réhabilitation sociale grâce au dressage de chevaux sauvages.

Avec

Matthias Schoenaerts, Jason Mitchell, Bruce Dern, Gideon Adlon, Connie Britton, Josh Stewart

Sorti

le 19 juin 2019


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Des chevaux et des hommes

 

Le contexte est réel, une prison propose aux détenus l'apprentissage du dressage de chevaux sauvages. Amadoués, les chevaux, des mustangs, sont vendus aux enchères, souvent à des flics, et l'argent récolté permet ainsi de financer ces programmes de réhabilitation sociale. Cela aurait pu donner lieu à un documentaire, le sujet est intéressant, il se noue des relations extrêmement fortes entre les détenus dresseurs et les chevaux dont ils s'occupent, mais aussi entre eux : ils partagent une passion qui n'a rien à voir avec ce pour quoi ils sont incarcérés et cela ressemble à une vraie vie, faite de liberté, d'efforts, d'échecs et de réussites. Bien sûr, le parallèle évident entre les prisonniers d'une part et les chevaux eux aussi prisonniers après une vie sauvage d'autre part, rajoute de la densité, de la complexité. A l'intérieur de ce contexte, la réalisatrice tisse un récit un peu plan-plan d'un homme qui reçoit les visites de sa fille à la prison et c'est pas simple, qui se fait emmerder par un autre prisonnier genre caïd et c'est pas simple non plus, bref une histoire carcérale bien classique. Matthias Schoenaerts fait très bien le type pas causant, dégoûté de la vie et qui reprend pied grâce aux chevaux, l'histoire n'a rien d'un conte à l'eau de rose, les paysages sont majestueux, âpres et sauvages, mais l'ensemble rame un peu, plutôt prenant côté chevaux et un peu lourd et attendu côté humains.

 

Vos commentaires pour ce film

Les prisonniers qui murmurent à l’oreille des chevaux
Roman (Matthias Schoenaerts), rebelle, très brute, solitaire, retient sa colère dans des silences dans lequel il s’est réfugié, il s’exprime davantage par souffles que par des mots.
Marquis le cheval au caractère indomptable apprivoise le criminel, le cachot et l’enclos se complètent, il y a des moments un peu longs, mais ils reflètent la solitude dans laquelle sont les prisonniers.
On apprend à découvrir cet homme, sa relation avec les autres détenus et sa vie passée grâce aux visites de sa fille, ce lien permet la lente verbalisation et accentue à gros traits la possibilité de se réconcilier avec lui-même.
Plans très serrés ou plans larges, les dialogues sont rares Les paysages de nature désertique sont magnifiques, la première scène de Nevada est grandiose : on y voit des mustangs passer de la liberté à la prison, guidés par un hélicoptère vers des enclos que des hommes referment.
Fin du film… Belle Chevauchée mais je reste sur ma faim… Peut-il y avoir une conclusion parfaitement écrite pour sortir de l’univers carcéral ?


Dominique P, le 26 juin 2019

 

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