Le contexte est réel,
une prison propose aux détenus l'apprentissage du dressage
de chevaux sauvages. Amadoués, les chevaux, des mustangs,
sont vendus aux enchères, souvent à des flics, et
l'argent récolté permet ainsi de financer ces programmes
de réhabilitation sociale. Cela aurait pu donner lieu à
un documentaire, le sujet est intéressant, il se noue des
relations extrêmement fortes entre les détenus dresseurs
et les chevaux dont ils s'occupent, mais aussi entre eux : ils partagent
une passion qui n'a rien à voir avec ce pour quoi ils sont
incarcérés et cela ressemble à une vraie vie,
faite de liberté, d'efforts, d'échecs et de réussites.
Bien sûr, le parallèle évident entre les prisonniers
d'une part et les chevaux eux aussi prisonniers après une
vie sauvage d'autre part, rajoute de la densité, de la complexité.
A l'intérieur de ce contexte, la réalisatrice tisse
un récit un peu plan-plan d'un homme qui reçoit les
visites de sa fille à la prison et c'est pas simple, qui
se fait emmerder par un autre prisonnier genre caïd et c'est
pas simple non plus, bref une histoire carcérale bien classique.
Matthias Schoenaerts fait très bien le type pas causant,
dégoûté de la vie et qui reprend pied grâce
aux chevaux, l'histoire n'a rien d'un conte à l'eau de rose,
les paysages sont majestueux, âpres et sauvages, mais l'ensemble
rame un peu, plutôt prenant côté chevaux et un
peu lourd et attendu côté humains.