De par le sujet (une jeune fille
tente de se faire une place dans le monde du spectacle – ici,
le mannequinat) et de par l'esthétisme froid, le film fait
penser au formidable "Mulholland
drive", même si l'œuvre de David Lynch est mille
fois plus intéressante que cet objet filmique de NWR (signature
un poil prétentieuse, non ?), aux images hyper léchées,
comme à l'intérieur d'un magazine de mode. Cette surenchère
de brillance, étalée dans les couleurs, les musiques,
les contrastes, le montage, est certes la signature d'un cinéaste
dont l'univers envahit l'écran, tout le contraire de la fadeur,
mais l'élégance glacée (même le sang
a l'air froid) recouvre un certain vide dans le propos. L'histoire
est finalement assez convenue, excepté un détail qui
trace un parallèle avec un autre film présenté
au même festival de Cannes, "Ma Loute". Ici, la
particularité de certaines des figures féminines est
montrée avec une délectation provocatrice. "Oui,
elles sont sublimes, mais voyez ce dont elles sont capables…"
semble nous dire le réalisateur. On pouvait peut-être
attendre un peu plus de subtilité dans la dénonciation
d'un monde où la quête de la beauté ultime mène
à l'horreur.
Dernière remarque, il semble qu'il y ait une erreur de casting
en la personne d'Elle Fanning, qui joue la jeune fille devant tout
le monde se pâme, qui est censée incarner la Beauté
indépassable. Elle est certes jolie, pourvue de beaux yeux,
mais les autres actrices jouant la jalousie devant sa prétendue
splendeur, sont beaucoup plus belles ! La pauvre Fanning n'a pas
beaucoup de charme, des formes inconsistantes, un regard vide la
plupart du temps…