Claude Sautet manque au cinéma
français. Il n'y a pas son équivalent chez les réalisateurs
actuels. Il n'avait pas son pareil pour décrire le jeu des
sentiments de la classe aisée, avec quelques glissements
ponctuels du côté des plus modestes. Dans ce récit
d'une séduction réciproque entre un homme d'âge
très mûr et une jeune femme, il n'y a que des allusions,
rien de tangible. Rien n'est montré parce qu'au final, rien
ne se passe. Tout est menti (comme dirait Souchon) ou suggéré,
ou simplement non dit. Il y a de la mélancolie, celle du
manque, celle des regrets, mais il y a aussi de la gaieté,
un peu forcée, pas vraiment légère, spirituelle
et ironique. Serrault fait de la dentelle, fin, délicat,
d'une justesse parfaite autant dans sa retenue que dans ses accès
de colère.
