C'est… long. Répétitif,
comme un dispositif installé et qui n'avance pas. Une jeune
femme circule en voiture dans une ville embouteillée (Bucarest)
et va interviewer des personnes ayant eu des accidents sur leur
lieu de travail, en vue d'un casting pour un film d'entreprise sur
l'intérêt de porter des protections. Chaque rencontre
est l'occasion de mettre en lumière un personnage victime
de l'exploitation des salariés dans cette société
pourrie. A cela s'ajoutent des pastilles vidéo que la jeune
femme tourne pour les publier sur le net, se mettant dans la peau
d'un type affreux qui crache des insanités sur le monde en
général, et sur les femmes en particulier. On subit
aussi de multiples vues, interminables, de la jeune femme vue de
profil dans sa voiture qui conduit nerveusement en mâchant
du chewing-gum. Tout cela est entrecoupé d'extraits, parfois
au ralenti, d'un film de 1981 montrant le quotidien d'une femme
conduisant un taxi. Puis cette succession de séquences répétitive
et un peu épuisante cesse d'un coup pour laisser la place
à un plan fixe de plusieurs dizaines de minutes, typique
du cinéma roumain, où chaque détail compte,
où beaucoup de dialogues restent hors champ, et où
se côtoient allègrement le ridicule, le pathétique
et l'absurde. Cette deuxième partie est plutôt réussie
mais sans aucune nouveauté, comme un résumé
laborieux de tout le cinéma roumain des quinze dernières
années.
Au final, c'est le titre qui est le plus drôle et le plus
attirant…